Les trois priorités africaines de la Banque mondiale
Au lendemain de la clôture de la 5e conférence de l’Initiative pour la transparence des industries extractives à Paris le jeudi 3 mars, l’occasion est propice pour la Banque mondiale après une mûre réflexion de décliner ses priorités pour le continent africain.
Après plus d’un an de débat, 1 400 personnes consultées lors de 31 forums nationaux sur le continent, la Banque mondiale a enfin adopté sa nouvelle stratégie pour l’Afrique lors de son conseil d’administration du 1er mars. Pour l’année 2010, l’institution présidée par Robert Zoellick avait engagé 8,3 milliards d’euros en Afrique. Aujourd’hui, elle a défini ses trois priorités pour le continent : la création d’emplois pour les jeunes, la protection contre les excès de la mondialisation et l’amélioration de la gouvernance publique.
« La consultation des représentants des États, sociétés civiles et entreprises du continent, qui vient de s’achever a été la plus importante jamais réalisée par la Banque mondiale. Elle nous a permis de faire remonter ces trois priorités globales, mais aussi de nous rendre compte de la diversité des attentes selon les pays, et donc de la nécessité de décliner cette stratégie différemment sur le plan national », se réjouissait Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, en visite à Paris le 3 Mars.
"En faire profiter les Africains"
Pour cette Nigériane, ancienne ministre de l’Éducation de son pays, il y a urgence : « Le moment est crucial pour le continent. Nous nous situons dans la même configuration que l’Asie il y a 30 ans. Il s’agit de profiter de la croissance sans précédent du continent et de l’intérêt que cela suscite auprès des investisseurs pour en faire véritablement profiter les Africains », a-t-elle expliqué.
Parmi les déclinaisons de cette stratégie, Obiageli Ezekwesili a indiqué que son institution soutiendrait particulièrement les pays africains qui mettent en place des politiques agricoles solides. Il en sera de même pour les pays riches en pétrole et en minerais participant à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), même si, a-t-elle précisé, « la transparence n’est pas une fin en soi, il faut également organiser le débat autour d’elle ».
L’institution de Bretton Woods, vilipendée par ses détracteurs pour ses programmes d’ajustement structurel, tente d’opérer une mue profonde. Il s’agit de reconquérir la confiance des États africains, qui, ces dernières années, rechignaient parfois à recourir à ses services en raison de conditionnalités jugées contraignantes.
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