Réunion de l’UA : le camp Gbagbo se prévaut de sept « alliés » africains
Vingt-quatre heures avant une réunion décisive de l’UA sur la crise ivoirienne qui menace de dégénérer en guerre civile, le camp du président sortant Laurent Gbagbo a annoncé compter sur l’appui de sept pays « alliés ». Dont, l’Angola, la RDC, l’Afrique du Sud mais aussi la Guinée équatoriale – qui préside l’UA.
Sur les 53 pays du continent, ils ne seraient que sept à apporter leur soutien à Laurent Gbagbo, selon le camp de l’intéressé. C’est le ministre des Affaires étrangères du président sortant, Alcide Djédjé qui les énumère dans un entretien publié mercredi par le quotidien d’État Fraternité Matin : « L’Angola, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, la RDC [République démocratique du Congo, NDLR], la Gambie, la Guinée Équatoriale, le Ghana. »
« Il y en a qui ne se manifestent pas ouvertement, mais qui ne nous soutiennent pas moins », a ajouté Djédjé, qui doit représenter, avec le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan, le président sortant à la réunion de l’UA prévue jeudi à Addis-Abeba.
Réunion décisive
Seront présents à cette réunion décisive pour tenter d’enrayer une guerre civile naissante les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CSP) et ceux du panel de cinq chefs d’État, dont le président sud-africain Jacob Zuma. Autre soutien présumé du camp Gbagbo, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema est quant à lui le nouveau président en exercice de l’UA.
Djédjé a d’ailleurs rappelé que « les présidents Gbagbo et Obiang s’entendent très bien » et a confirmé la nomination, pour la première fois, d’un ambassadeur ivoirien à Malabo, qui va prendre ses fonctions « très bientôt ».
Le panel de cinq chefs d’État de l’UA doit se réunir mercredi à Addis-Abeba pour finaliser ses propositions visant à résoudre la crise ivoirienne avant de les soumettre le lendemain au CSP et aux deux camps. Alassane Ouattara a annoncé qu’il participerait à la réunion de jeudi.
Enquête de l’ONU sur des livraisons d’armes
Enfin, Djédjé a de nouveau démenti que le camp Gbagbo recevait des armes, en violation d’un embargo de l’ONU : « La Côte d’Ivoire n’a reçu des armes de personne. » Cependant, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, l’Onuci, enquête sur des livraisons d’armes légères en provenance du Zimbabwe, selon un rapport.
Par ailleurs, la France a condamné mercredi la « décision illégale » de M. Gbagbo « annonçant une spoliation des entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d’Ivoire ». « Cette décision n’a d’ailleurs aucun effet en droit puisqu’elle émane d’autorités qui ne sont pas légitimes pour prendre des décisions au nom de l’État ivoirien », a souligné au cours d’un point-presse le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, interrogé sur cette mesure du président sortant.
La diplomatie américaine n’est pas en reste. « Ses plans pour nationaliser le secteur du cacao en Côte d’Ivoire […] reviennent à du vol », a accusé Philip Crowley, le porte-parole du département d’État. (Avec AFP)
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