Libye : frappes de la coalition internationale sur un fief de Kadhafi
Les frappes aériennes de la coalition internationale se sont poursuivies en Libye dimanche. Les villes de Tripoli, Syrte et Sebha, fief du colonel Kadhafi, étaient notamment visées. L’armée libyenne continue sa répression à Misrata.
De nouveaux objectifs libyens ont été visés par les bombardements de la coalition internationale lundi. Dans la soirée, des tirs de la défense antiaérienne et des explosions pouvaient être entendues à proximité de la résidence du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi. Un bâtiment de ce complexe avait été détruit la veille par des frappes de la coalition, qui le présentait comme un « centre de commandement ».
La ville de Sebha, fief de Mouammar Kadhafi, a été pris pour cible pour la première fois lundi. Les responsables militaires de la coalition ont réaffirmé qu’il n’était pas ciblé directement par les raids, sans cacher qu’ils souhaitaient sa chute rapidement. « La position américaine est que Kadhafi doit partir », a affirmé le président américain Barack Obama. « La Libye doit se débarrasser de Kadhafi » mais il appartient « au peuple libyen de choisir son propre avenir », a pour sa part estimé le Premier ministre britannique David Cameron.
L’armée libyenne poursuit ses opérations
Des raids ont aussi touché une base marine située à 10 km à l’est de Tripoli, selon des témoins qui ont vu des flammes s’en échapper, ainsi que les villes de Zouara, Syrte, et Misrata. Tripoli affirme que les bombardements ont fait de « nombreuses victimes » civiles notamment à « l’aéroport civil » de Syrte.
Mais les forces libyennes continuent leurs interventions contre les insurgés. À Misrata le déploiement de trois chars et de tireurs d’élite a fait au moins 40 morts et 300 blessés selon un porte-parole des insurgés et une source médicale. Tripoli affirme contrôler cette ville mais a confirmé que des opérations étaient en cours pour rechercher des « éléments terroristes ».
Les villes de Zenten et Yefren, contrôlées par les insurgés, sont aussi pilonnées par l’armée libyenne d’après des habitants.
Sur le front Est les forces pro-Kadhafi ont reculé jusqu’à Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, après qu’une dizaine de leurs chars ont été détruits dans des frappes aériennes.
La participation des pays arabes en question
Le chef de la Ligue arabe, l’Égyptien Amr Moussa, qui avait critiqué les frappes de la coalition trop éloignées selon lui de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, a semblé revenir en arrière, estimant que ses propos avaient été « mal interprétés ».
Les Occidentaux, qui souhaitent un soutien aussi large que possible des pays arabes à l’opération, n’ont enregistré que le soutien actif du Qatar jusqu’à présent. Les Émirats arabes unis, un temps pressentis pour participer aux opérations militaires, ont précisé que leur rôle en Libye se limiterait « à l’aide humanitaire ».
Côté européen, l’Italie et la Norvège ont demandé une clarification de la direction des opérations. Silvio Berlusconi a réclamé que « le commandement des opérations passe à l’Otan », ce qu’a également souhaité le Premier ministre britannique David Cameron.
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