Crise ivoirienne : la Cedeao envisage de faire appel à l’ONU

Le Nigérian Goodluck Jonathan, qui préside la Communauté  économique des États de l’Afrique de l’Ouest, veut demander à l’ONU de prendre des mesures « plus sérieuses » sur la crise ivoirienne. Les chefs d’État de la sous-région doivent à nouveau se réunir jeudi à Abuja.

De g. à dr. les présidents Boni Yayi, Pedro Pires, Ernest Koroma, le 28 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

De g. à dr. les présidents Boni Yayi, Pedro Pires, Ernest Koroma, le 28 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 24 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) fait-elle un aveu de son impuissance face à la crise ivoirienne ? La déclaration finale du sommet des chefs d’État de l’organisation, qui sera rendue publique à l’issue de leur deuxième réunion qui doit se tenir ce jeudi à Abuja, donnera peut-être une réponse.

Mais la déclaration mercredi du président en exercice de la Cedeao, le chef d’État nigérian Goodluck Jonathan, sonne comme un constat d’échec. « Je pense que nous pouvons adopter une résolution pour demander à l’ONU de prendre des mesures un peu plus sérieuses concernant la situation en Côte d’Ivoire » a-t-il aux chefs d’État et de gouvernement réunis à Abuja. Le Béninois Boni Yayi, le Burkinabè Blaise Compaoré, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Malien Amadou Toumani Touré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Sierra Léonais Ernest Koroma ou encore le Togolais Faure Gnassingbé étaient présents.

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Goodluck Jonathan a par ailleurs dit continuer d’espérer que la crise puisse se dénouer « sans faire usage de la force légitime »

"Quand toutes les voies pacifiques auront échoué"

On est loin du temps où l’organisation disait envisager de mettre sur pied une opération militaire pour déloger le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. Le chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a pour sa part souligné que l’ONU devrait valider une éventuelle intervention armée. Quand à la Cour de justice de la Cedeao, elle a demandé à la communauté de s’abstenir de l’usage de la force.

« La Cedeao et l’Union africaine (UA) sont d’accord pour que la force soit notre dernier recours, après que toutes les voies pacifiques ont échoué », a réaffirmé John Shinkaiye, le directeur de cabinet de Jean Ping, le président de la Commission de l’UA. Reste à savoir quand elles jugeront que ce moment est arrivé.

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Les deux organisations semblent donc estimer avoir encore du temps devant elles, alors que certaines ONG considèrent que la Côte d’Ivoire est déjà entrée dans la guerre civile.

Absent du sommet de la Cedeao, Jean Ping a jugé « très préoccupants » les développements de ces dernières semaines, notant une « escalade de la violence » dans un message aux chefs d’État. Il les « presse d’implorer M. Gbagbo de faire ce qui est juste », et ajoute qu’il est sur le point de nommer « un représentant de haut niveau » pour la Côte d’Ivoire.

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Les chefs d’État et de gouvernement ouest-africains doivent aussi le successeur de Goodluck Jonathan à la présidence tournante de l’organisation et revoir la suspension de la Guinée et du Niger, qui se sont récemment dotés d’un président élu après des coups d’État. (Avec AFP)

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