Gbagbo plaide en vain pour un dialogue inter-ivoirien auprès des diplomates occidentaux
Laurent Gbagbo a chargé plusieurs membres de son gouvernement d’approcher les chancelleries occidentales à Abidjan pour évoquer la possibilité d’un dialogue inter-ivoirien. Elles lui ont opposé une fin de non-recevoir.
Depuis la fin de la semaine dernière, Laurent Gbagbo a entrepris d’approcher les diplomates en poste à Abidjan pour réclamer leurs bons offices. Il a mandaté auprès d’eux des membres de son gouvernement, pour faire connaître son intention d’ouvrir au plus vite – avant la fin de la semaine – un dialogue inter-ivoirien avec Alassane Ouattara. L’objectif pour Gbagbo : se montrer enclin à trouver une solution pacifique à la crise postélectorale et sauver la face, au moment où il est lâché par ses derniers soutiens.
Il a ainsi prié Ahou Don Mello, son ministre de l’Équipement et porte-parole du gouvernement, Alcide Djédjé ministre des Affaires étrangères, Désiré Dallo, ministre de l’Économie et des Finances, et Philippe Attey, ministre de l’Industrie, de faire discrètement connaître ses intentions aux conseillers et secrétaires de ambassades de France, d’Italie, d’Espagne et des États-Unis, a-t-on appris de sources diplomatiques…
Dans l’esprit de Laurent Gbagbo, ce dialogue pourrait déboucher sur un gouvernement d’union nationale, dont il prendrait les commandes. Alassane Ouattara serait son vice-président, et ils exerceraient ainsi le pouvoir « conjointement », en s’appuyant sur des ministres d’État.
Mais partout, le refus a été catégorique, ont confirmé des proches de Gbagbo. Les diplomates, pour qui il n’y a rien à négocier, refusent d’encourager Alassane Ouattara à accepter toute discussion avec son rival. Ils l’ont reconnu comme seul président élu en Côte d’Ivoire et ne préconisent que le départ de Gbagbo comme issue à la crise. Quant à Alassane Ouattara, il pourrait se montrer favorable à la négociation, à la condition sine qua non que Laurent Gbagbo reconnaisse sa défaite à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier.
La crise qui a suivi ce scrutin a fait de nombreux morts et blessés. Selon un dernier bilan des Nations unies, 52 personnes ont trouvé la mort au cours de la semaine écoulée, soit 462 morts depuis la fin 2010.
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