Côte d’Ivoire : les forces pro-Ouattara lancent une vaste offensive

À l’ouest, au centre-ouest et à l’est de la Côte d’Ivoire, les Forces républicaines pro-Ouattara ont lancé une vaste offensive simultanée. Elles avancent rapidement en direction de la région de la « boucle du cacao » et du port de San Pedro, au sud. Et les forces armées fidèles au président sortant cèdent du terrain en deçà de la ligne de front de 2002-2003.

Partisans armés d’Alassane Ouattara patrouillant, le 26 mars 2011, à Abobo (Abidjan). © AFP

Partisans armés d’Alassane Ouattara patrouillant, le 26 mars 2011, à Abobo (Abidjan). © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 29 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Et si la guerre civile était repartie comme en 2002 ? Quatre mois jour pour jour après le second tour de la présidentielle remportée par Alassane Ouattara, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui soutiennent ce dernier ont lancé une offensive non seulement dans l’ouest, depuis un mois, mais aussi dans le centre-ouest et l’est de la Côte d’Ivoire.

« Il y a eu une attaque des rebelles à Duékoué, une attaque sur le 2e bataillon de Daloa (centre-ouest) et une autre près de Bondoukou (est). Cela pose le problème du cessez-le-feu en vigueur », explique une source à l’état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS) pro-Gbagbo. Des attaques confirmées par les FRCI, qui assurent désormais contrôler entièrement la ville stratégique de Duékoué, après avoir réduit une « poche de résistance [des FDS] dans une scierie située à la sortie ouest de la ville », selon une source des forces pro-Ouattara interrogée lundi après-midi.

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Progression vers Tanda

« À Daloa, nous avons attaqué le camp du 2e bataillon et ce [lundi] matin nous avons pris la localité de Bediola [35 km au nord de Daloa], a-t-elle ajouté. Nos hommes progressent maintenant vers Daloa », porte d’entrée de la « boucle du cacao », la grande région productrice.

À l’est, près de la frontière avec le Ghana, la ville de Bondoukou est tombée aux mains des FRCI, selon des habitants. « Il y a eu des combats et ce [mardi] matin, ils paradent dans la ville en tirant des coups de feu en l’air, a indiqué un habitant. Un détachement rebelle se dirige vers Agnibilekrou » (une ville située à une centaine de kilomètres au sud), a-t-il ajouté. « La ville est tombée, je cherche des moyens pour quitter Bondoukou. »

« Les gens sont sortis, ils applaudissent, certains crient "guerrier, guerrier !" en voyant les combattants pro-Ouattara » à bord de 4×4 ou à pied, a indiqué une femme. « On a pris Bondoukou et nos gars progressent vers Tanda », au sud, a affirmé une source à l’état-major des FRCI, basée à Bouaké (centre).

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Le porte-parole des Forces républicaines Seydou Ouattara a affirmé mardi qu’elles « maîtrisent Daloa, Bondoukou et Agnibilekrou ».« Nos hommes sont maintenant en partance pour Abengourou. » (200 km au nord-est d’Abidjan),

Désastre humanitaire

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Ces offensives risquent de faire empirer une situation humanitaire désastreuse, alors que les violences postélectorales ont déjà fait 462 morts, selon l’ONU (832, selon le camp Ouattara), et près d’un million de déplacés. En outre, une solution politique à la crise ivoirienne n’a jamais semblé aussi éloignée.

Alassane Ouattara a récusé le Haut représentant nommé par l’Union africaine, l’ex-ministre cap-verdien des Affaires étrangères José Brito, pour ses « relations personnelles » avec Gbagbo. « Le président Ouattara a ses raisons, que je respecte », a déclaré Brito, qui était censé engager des négociations entre les parties. « Je pense qu’il n’est pas possible d’avancer davantage [dans la mission] si cette position persiste. Je présume que l’UA va analyser cette impasse et décider quelle est la meilleure voie à suivre », a-t-il ajouté. (Avec AFP)

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