Obsèques des proches de Kadhafi, l’armée libyenne bombarde Misrata
Malgré la perte qui a frappé le camp de Mouammar Kadhafi avec la mort de son fils Seif el-Arab, l’armée loyale au guide libyen continue les combats contre la rébellion autour de la ville stratégique de Misrata.
Alors que quatre membres de la famille de Mouammar Kadhafi – son plus jeune fils Seif el-Arab et trois de ses petits-enfants tués dans un raid de l’Otan – devaient être inhumés lundi 2 mai à Tripoli en début d’après-midi, l’armée loyaliste a de nouveau attaqué la ville rebelle Misrata.
Des explosions quasi continues ont commencé à résonner vers 6 heures (4 heures GMT), puis des chars des forces pro-Kadhafi ont commencé à se positionner près de l’aéroport autour duquel se concentraient les combats ces derniers jours. Les loyalistes ont ensuite bombardé le port de la ville, soumis à d’intenses attaques depuis trente-six heures, ont indiqué des rebelles sur place.
Selon l’agence Canadian Press, des rumeurs circulent faisant état de l’intention des hommes de Kadhafi d’utiliser des armes chimiques contre les rebelles, a rapporté un militant libyen. « Nous avons entendu comme tout le monde que les soldats distribuaient des masques à gaz » à Zlitan ville proche de Misrata, a-t-il précisé. Les rebelles ont à leur tour demandé au Conseil national de transition (CNT), basé à Benghazi, de fournir une cargaison de masques aux assiégés.
Le port de Misrata, nœud du conflit
Les combats qui opposent le régime et les rebelles en Libye se sont cristallisés à Misrata ces dernières semaines. Le régime libyen avait offert vendredi une amnistie aux rebelles s’ils déposaient les armes, précisant que l’offre était valable jusqu’à mardi.
Mais dès vendredi, le port de Misrata, essentiel pour l’approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville dont tous les accès terrestres sont coupés, subissait un intense bombardement des forces loyales. Selon un rebelle présent au moment de l’attaque, « les dégâts sont énormes » dans les installations qui ont brûlé.
Des bateaux humanitaires, notamment un navire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au large de Misrata depuis samedi, attendent toujours le feu vert de l’Otan pour accoster. Des mines ont été posées par les forces loyalistes dans les eaux au large du port et paralysaient toujours le trafic lundi, selon des sources rebelles.
La sécurité reste donc incertaine aux alentours du port. Si l’Otan a annoncé avoir neutralisé les mines marines, d’autres engins se trouveraient toujours au large de la cité.
Seif el-Arab Kadhafi enterré à Tripoli
À Tripoli également, les combats se sont poursuivis. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’Otan a poursuivi ses frappes sur la capitale libyenne, malgré les accusations du régime libyen selon lesquelles la coalition aurait délibérément tenté d’assassiner Mouammar Kadhafi. Samedi en effet, Seif el-Arab Kadhafi, trois de ses enfants, ainsi que plusieurs amis et voisins ont été tués par le raid de l’Otan qui a atteint la maison du fils du dirigeant libyen.
Seif el-Arab n’occupait pas de poste officiel connu. Mouammar Kadhafi avait déjà perdu une fille adoptive en 1986 lors d’un bombardement américain à Tripoli.
Les obsèques des proches tués dans le raid de l’Otan devaient se dérouler après la prière de midi, dans le cimetière des Martyrs d’Al-Hani à Tripoli. De son côté, la coalition internationale, qui assure ne pas viser des individus, n’a pas confirmé la mort de Seif el-Arab. (avec agences)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...
- Comment le séjour ultramédiatisé des Miss France en Côte d’Ivoire a été négocié