Ouattara à Ouagadougou : « Chaque Burkinabè est chez lui en Côte d’Ivoire »

Lors de son voyage express au Burkina Faso, le président ivoirien Alassane Ouattara a remercié Blaise Compaoré pour son soutien durant la crise postélectorale. La nouvelle donne en Côte d’Ivoire conduit à la relance de l’axe Abidjan-Ouagadougou.

Alassane Ouattara et Blaise Compaoré, le 16 mai à Ouagadougou. © Service présidentiel / Aristide

Alassane Ouattara et Blaise Compaoré, le 16 mai à Ouagadougou. © Service présidentiel / Aristide

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 17 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Changement d’approche dans les relations entre la Côte d’ivoire et ses pays voisins. Après le Sénégal, où il a été chaleureusement accueilli par Abdoulaye Wade, Alassane Ouattara s’est rendu lundi matin au Burkina Faso pour remercier son homologue Blaise Compaoré « pour tout ce qu’il a fait pour les Ivoiriens ».

À son arrivée, Ouattara avait dit à Compaoré : « Vous avez discrètement mais fermement contribué à faire en sorte que nous puissions arriver à des élections démocratiques et transparentes en novembre dernier, je pense très sincèrement que nous vous devons l’aboutissement de ce processus électoral. »

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Terre d’hospitalité

Ouattara avait également abordé la délicate question de la communauté burkinabè de Côte d’Ivoire, qui compte au moins trois millions de personnes travaillant en majorité dans des plantations de café et cacao. Officiellement, plus 80 000 Burkinabè ont fui les violences postélectorales.

« La première priorité c’est d’arriver à réconcilier les Ivoiriens, à rassembler, à faire en sorte que toutes les populations qui vivent en Côte d’Ivoire le fassent de manière paisible et qu’elle redevienne la terre d’hospitalité et de tranquillité qu’elle a été par le passé », a déclaré Ouattara. Qui a par ailleurs affirmé qu’il n’était pas fier d’un certain nombre de malentendus et de mauvais traitements dont des étrangers ont souffert durant la crise postélectorale.

Accusé d’être d’origine burkinabè, Alassane Ouattara avait lui-même été empêché de se présenter à l’élection présidentielle de 2000 pour cause de nationalité douteuse. Une polémique politicienne qui avait alimenté la défiance de beaucoup d’Ivoiriens à l’égard des Burkinabè, la frontière entre nationalisme ombrageux et xénophobie étant toujours plus difficile à identifier.

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Traité d’amitié et de coopération

« Il est urgent de continuer de renforcer l’axe Ouagadougou-Abidjan, chaque Ivoirien est chez lui au Burkina et chaque Burkinabè est chez lui en Côte d’Ivoire », a affirmé Ouattara avant de revenir à Abidjan. Dans un communiqué conjoint, les présidents ivoiriens et burkinabè se sont engagés à relancer les différents cadres de concertation, en particulier le traité d’amitié et de coopération conclu en juillet 2008 entre le président Compaoré, médiateur de la crise ivoirienne depuis 2007, et Laurent Gbagbo.

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Mais le texte ne se limite pas qu’aux déclarations de bonnes intentions. C’est aussi l’occasion de remercier des alliés de poids : les forces de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et la force française Licorne, dont Compaoré et Ouattara saluent le « professionnalisme ». (avec AFP)

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