Lutte anti-Aqmi : les « pays du champs » en conclave à Bamako
Algérie, Mali, Mauritanie et Niger : les quatre pays ayant décidé d’unir leurs forces contre Aqmi au Sahel ont tenu vendredi une importante réunion à Bamako. Objectif : parvenir à mettre sur pied en dix-huit mois une force commune d’intervention.
Bamako a abrité, le 20 mai, une réunion des chefs de la diplomatie de quatre pays de la région sahélo-saharienne (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) ayant décidé de créer un mécanisme commun pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière : le comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc, basé à Tamanrasset).
Soumaïlou Boubeye Maïga, ministre malien des Affaires étrangères, et ses invités, l’Algérien Abdelkader Messahel, le Mauritanien Hamadi Ould Hamadi et le nigérien Mohamed Bazoum ont mis à profit la rencontre pour évaluer la situation sécuritaire dans la région, et notamment les conséquences du conflit libyen [Lire également ici : Libye, la foire aux armes]. Même si le communiqué final ne cite pas le pays de Mouammar Kadhafi, il en a été beaucoup question lors des travaux à huis clos. Mohamed Bazoum a fait état des difficultés que rencontrent les autorités de Niamey à faire face à l’afflux constant de réfugiés subsahariens dans le plateau du Djado.
Les ministres des « pays du champ », formule utilisée pour désigner les États membre du Cemoc, se sont félicités de la mise en place de l’Unité de fusion et de liaison (UFL) un instrument de concertation permanente entre les armées et services de renseignement. Selon Boubeye Maïga, « l’objectif est d’arriver, dans un délai de 18 mois à la création d’une force commune d’intervention d’un effectif pouvant passer de 25 000 à 150 000 hommes, mobilisables selon l’importance des opérations conjointes. » Le Mauritanien Hamadi Ould Hamadi est enthousiaste. « Il y a très peu d’expériences similaires sur le continent » dit-il pour saluer la dynamique de concertation et l’efficacité opérationnelle visée.
Coopération avec les Occidentaux
À l’issue d’une journée de travaux, les ministres ont annoncé deux décisions. La première concerne les rapports avec les partenaires extrarégionaux, essentiellement les États-Unis, la France, La Grande Bretagne et la Russie. L’Algérie a été chargée d’organiser, au cours du troisième trimestre de 2011, une rencontre entre les partenaires et les pays du champ. Deuxième annonce : l’institutionnalisation de cette concertation au niveau des chefs de la diplomatie. La périodicité retenue est semestrielle et Nouakchott devra abriter la prochaine réunion au cours de décembre 2011.
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Cherif Ouazani, envoyé spécial à Bamako
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