Côte d’Ivoire : 17 proches de Gbagbo libérés
Exclusif. En résidence surveillée depuis plus de deux mois au sein du complexe hôtelier de La Pergola, 17 proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont recouvré leur liberté, samedi 18 juin. Un signe politique d’apaisement et de réconciliation de la part des nouvelles autorités du président Alassane Ouattara.
Fin de captivité pour plusieurs barons de l’ancien régime. En signe de réconciliation, le gouvernement du président Alassane Ouattara a permis samedi 18 juin la libération de plusieurs proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, parmi la quarantaine de personnes qui étaient détenues à l’hôtel de la Pergola dans le quartier de Marcory Zone 4 à Abidjan.
L’ancien ministre de la Défense Michel Amani N’Guessan, ceux de la Justice Yanon Yapo, et de la Réconciliation nationale, Sébastien Dano Djédjé, mais aussi la compagne de Pascal Affi N’Guessan, Angéline Kili, la directrice du secrétariat particulier de Laurent Gbagbo, Marceline Obodou, la présidente des femmes du FPI, Odette Lorougnon… Au total, ce sont 17 dirigeants de l’ancien régime qui ont pu regagner leur domicile ou un endroit sécurisé à Abidjan, la capitale économique ivoirienne où les Forces républicaines (FRCI), peu professionnelles et décriées par la population, font aussi bien l’ordre public que la « justice ».
Le "piège" de la Pergola
« Cette libération des cadres de notre parti n’est pas surprenante. L’information circulait depuis déjà quelques semaines. En fait, ceux qui sont à la Pergola ont été piégés : les nouvelles autorités leur avaient demandé de se mettre en sécurité au moment des troubles, et la Pergola est finalement devenue une prison », confie un haut dirigeant de l’ex-pouvoir qui préfère garder l’anonymat.
« Faux ! » rétorque le ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou. « Ceux qui n’avaient rien à faire à la Pergola ont regagné leurs domiciles, assure-t-il. L’État ne pouvait pas continuer à les prendre en charge aux frais du contribuable. À la Pergola, nous avions deux catégories de personnalités : ceux qui se sont réfugiés pendant les troubles d’avril, par peur de représailles, et ceux qui sont concernés par les procédures en cours. »
Pourtant, plusieurs organisations, comme la FIDH, Amnesty International, ou la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, avaient averti l’opinion sur les conditions de détention arbitraires à la Pergola. Mais le ministre assure que « la résidence surveillée est une disposition légale. Le professeur Yanon Yapo a été libéré pour raisons humanitaires. En revanche, d’autres personnes, comme l’ex-Premier ministre Aké N’Gbo, l’ex-ministre de l’Économie Désiré Dallo, le ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé et d’autres personnalités responsables d’actes officiels pendant la crise, devront en répondre devant les instances compétentes ».
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