Internet : 20 000 km de câble entre la Bretagne et l’Afrique du Sud avec ACE
Du Finistère en Bretagne au Cap en Afrique du Sud. Une croisière ? Non. Un câble sous-marin qui desservira bientôt une vingtaine de pays de la côte ouest-africaine, avec, à la clé, Internet et téléphonie mobile… Le voyage du câble Africa Coast to Europe (ACE) débute fin juillet.
![Avec ses 146 mètres de long, le René Descartes est l’un des plus gors câbliers au monde. © Wikipedia / David Monniaux](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/07/08/008072011120828000000FranceTelecomMarineReneDescartes.jpg)
Avec ses 146 mètres de long, le René Descartes est l’un des plus gors câbliers au monde. © Wikipedia / David Monniaux
23 pays. 17 000 kilomètres de long. Une capacité de 22 millions de communications simultanées. Le tout pour la bagatelle de 587 millions d’euros. Ce marché a été remporté dans sa quasi totalité par le franco-américain Alcatel Lucent, crée en juin 2010 spécialement pour l’occasion. Le chantier est à l’image du potentiel de l’Internet en Afrique : colossal.
Vingt-trois pays desservis
Le navire René Descartes, câblier France Télécom long de 146 mètres, partira fin juillet de Penmarc’h, dans le Finistère pour pour rallier le Cap en Afrique du Sud. Il déroulera derrière lui près de 20 000 kilomètres de câbles et de fibre optique. Il permettra ainsi de développer, ou de sécuriser, l’accès des pays côtiers à la fibre, et donc à Internet et à la téléphonie, mais également de désenclaver certains territoires comme le Niger et le Mali qui seront reliés au réseau par un câble terrestre.
Outre l’intérêt pour les Etats africains, dont l’attrait pour Internet et les réseaux sociaux ne faiblit pas – selon une étude ICTWorks, le nombre d’utilisateurs Facebook africains double tous les sept mois -, ce câble sous-marin permet également aux Européens de sécuriser leur connexion avec l’Asie. Celle-ci est en effet toujours dépendante d’un unique câble, passant par l‘Egypte. Un second approvisionnement, via un contournement vers l’Afrique du Sud, a donc un intérêt géo-économique certain.
Tracé du cable sous-marin ACE dont la pose doit débuter début fin juillet.
© J.A.
Le réseau France-Télécom Orange en jeu
« En signant cet accord, on contribue à réduire la fracture numérique dans cette région du monde », déclarait France-Télécom Orange, principale membre du consortium ACE (Africa Coast to Europe), lors de l’officialisation de l’accord. Et pour cause, selon Cornelis Groesbeek, un expert indépendant cité par l’agence de presse Bloomberg en septembre 2010, les prix du haut débit pourraient chuter de 90 % en Afrique du Sud, un avantage certain pour les particuliers. Sous certaines conditions : l’initiative ACE n’aura en effet d’impact sur le continent que si les entreprises de télécom des différents pays installent un réseau haut débit jusque dans les habitations privées.
Et c’est là que la stratégie d’implantation de France-Télécom-Orange entre en jeu. Accentuant sa présence en Afrique de l’Ouest depuis quelques années, l’entreprise construit un véritable maillage. Nul doute que les filiales Côte d’Ivoire Telecom, Orange Bissau, Orange Cameroun, Orange Guinée, Orange Mali, Orange Niger, etc… auront bientôt les yeux tournés vers le large.
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