Côte d’Ivoire : la succession de Jacques Anouma à la tête de la FIF est ouverte

Entre manigances et intrigues de couloirs, la précampagne pour l’élection du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) bat son plein. Et Jacques Anouma, dans le collimateur de Alassane Ouattara pour ses liens passés avec Laurent Gbagbo, ne serait pas du tout assuré de conserver son poste. Enquête dans les coulisses du football ivoirien.

À la tête de la FIF depuis 2002, Jacques Anouma est sur la selette. © D.R.

À la tête de la FIF depuis 2002, Jacques Anouma est sur la selette. © D.R.

Publié le 8 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Jacques Anouma gardera t-il son poste de président à l’issue des prochaines élections de renouvellement de la direction de la Fédération ivoirienne de football (FIF) ? Rien n’est moins sûr, même si l’intéressé aimerait bien rempiler pour un troisième mandat. Et devenir – pourquoi pas – membre à vie du comité exécutif de la FIFA (Fédération internationale de football association).

Jacques Anouma multiplie les rencontres avec les dirigeants des clubs ivoiriens pour les convaincre de voter pour lui. Mais il part avec un gros handicap. Lequel ? « Sa proximité avec l’ancien pouvoir de Laurent Gbagbo dont il a été l’argentier à la présidence de la République, confie à jeuneafrique.com un membre de la FIF ayant requis l’anonymat. L’appui déterminant de l’ancien pouvoir lui avait permis de succéder en 2002 à Dieng Ousseynou, contraint à la démission après une contre performance de l’équipe nationale ».

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Anouma dans le viseur de Ouattara

Depuis plusieurs décennies, les successifs présidents ont toujours été des proches du pouvoir. Lors de son premier mandat, Anouma avait été appuyé par des proches de Gbagbo, dont le cousin de ce dernier, Benjamin Djédjé, membre de la FIF et conseiller spécial à la présidence.

Mais la roue tourne. Aujourd’hui, certains proches du nouveau président Alassane Ouattara veulent le voir partir, en dépit de la protection dont il bénéficie de la part du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. En coulisses, le nouveau pouvoir a déjà positionné un candidat connu des sphères du ballon rond ivoirien. Lequel n’est pas Eugène Marie Diomandé, le très populaire dirigeant du club de la cité portuaire de San Pedro, ni Dieng Ousseynou, le beau-frère de l’ancien président Henri Konan Bédié, qui ne semble plus être intéressé par la présidence de la FIF. Il a annulé in extremis une conférence de presse annoncée en début de semaine pour présenter sa candidature.

Augustin Sidi Diallo favori

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Le régime en place aurait jeté son dévolu sur Augustin Sidi Diallo, ancien bras droit de Jacques Anouma, qui a démissionné de la vice-présidence de la FIF en 2008 pour protester contre la gestion du football ivoirien. Et des émissaires de la Primature et de la Présidence auraient entrepris un lobbying intense, mais feutré, auprès de certains dirigeants de clubs pour promouvoir Sidi Diallo lors des prochaines élections.

L’objectif est de mettre K.O. la candidature de Jacques Anouma. Augustin Sidi Diallo, qui est le fils de l’ancien conseiller spécial chargé des affaires privées de Houphouët Boigny, jouit d’une très bonne réputation auprès des présidents de club. Reconnu pour son sérieux et sa rigueur, il serait aujourd’hui considéré comme le favori des prochaines élections, alors qu’une assemblée générale ordinaire de la FIF se réunit samedi 9 juillet à Abidjan pour procéder à un toilettage des textes et règlements de l’organisation.

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