Mali : ATT lance sa stratégie anti-Aqmi de développement du nord

Amadou Toumani Touré lance le PSPSDN, un vaste programme de développement et de sécurisation du nord du Mali voué à la reconquête de territoires trop longtemps abandonnés par l’État. Objectif : lutter contre l’implantation des djihadistes d’Aqmi.

ATT est convaincu que la présence militaire n’est pas suffisante pour enrayer la menace Aqmi. © Filippo Monteforte/AFP

ATT est convaincu que la présence militaire n’est pas suffisante pour enrayer la menace Aqmi. © Filippo Monteforte/AFP

Publié le 10 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Amadou Toumani Touré (ATT) a donné mardi 9 août le coup d’envoi des projets de la phase 1 du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord-Mali (PSPSDN). Mis en place il y a un an et rattaché à la présidence de la République, le PSPSDN fait partie de la stratégie nationale de sécurité adoptée par le Conseil supérieur de la défense du Mali en 2009.

Il repose sur ce qu’ATT appelle le « binôme sécurité-développement ». Pour le président malien, le développement est la seule réponse durable à un terrorisme dont « la pauvreté et la précarité constituent le terreau », dit-il. En clair, ATT est convaincu que l’option militaire ne suffira pas à enrayer les menaces pesant sur l’espace sahélo-sahélien. Qui constitue, aime-t-il rappeler, le quart de la superficie du continent. Une armée prête, mobile et forte doit aller de paire avec des actions de développement, avec pour objectif de contrer le rapprochement d’Al-Quïda au Maghreb islamique (Aqmi) avec les communautés nomades des zones d’où l’État est absent depuis trop longtemps.

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Centres de santé et banques de céréales

Le « binôme » doit être appliqué dans onze localités de l’immense désert malien. À côté de nouvelles garnisons pour l’armée, la gendarmerie, la garde nationale, et des commissariats, il est prévu d’implanter également des centres de santé, des banques de céréales, des adductions d’eau et des écoles. Sans oublier les projets générateurs de revenus.

Ainsi, la Phase 1 du PSPSDN a-t-elle identifié plus de 300 activités pour 500 femmes et jeunes de cinquante communes et pour un financement de plus de 700 millions de F CFA. En outre, cent jeunes opérateurs locaux disposeront de 130 millions de F CFA pour alimenter 85 boutiques et 5 centres commerciaux. Des activités qui bénéficieront toutes d’un accompagnement conséquent en appui-conseil.

Budget de 32 milliards de F CFA

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De même, le PSPSDN a prévu une forte « composante communication » pour faciliter l’appropriation du programme par les communautés. La deuxième phase, dont la préparation est en cours, coûtera 22 milliards de F CFA (contre 6,5 milliards pour la première) qui seront principalement investis dans les régions de Tombouctou et Gao. La première phase concerne surtout la région de Kidal. L’ensemble du programme a un budget de 32 milliards de F CFA.

La liste des bailleurs participant au programme est longue : Union Européenne, Banque mondiale, PNUD, France, Algérie, Allemagne, Danemark, Belgique, Espagne, Royaume Uni, Canada, USA. Le programme, qui se termine avec le mandat d’ATT en juin 2012 est coordonné par Mohamed Ag Erlaf, 56 ans, touareg de Kidal et administrateur civil qui fut neuf ans ministre de ATT (sous la transition) et de Alpha Oumar Konaré avant de se trouver, depuis dix ans, à la tête de la très stratégique Agence nationale d’investissements pour les collectivités territoriales (ANICT) qu’il coordonne parallèlement au PSPSDN.

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