Côte d’Ivoire : les exactions des FRCI suscitent l’inquiétude croissante des diplomates

Agressions, vols, intimidations, racket… Les crimes et exactions imputés aux FRCI sont encore nombreux à Abidjan. Une situation qui inquiète les diplomates en poste dans la capitale économique de Côte d’Ivoire, alors que le pays se dirige vers des élections législatives cruciales pour son avenir.

Le défilé des FRCI à Abidjan, le 7 août 2011 : une discipline bien trompeuse. © AFP

Le défilé des FRCI à Abidjan, le 7 août 2011 : une discipline bien trompeuse. © AFP

Publié le 2 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Plus de cinq mois après l’installation d’Alassane Ouattara à la présidence, les chancelleries occidentales sont de plus en plus mal à l’aise avec le comportement de certains « électrons libres » des ex-comzones, aujourd’hui estampillés Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), lesquels forment une hiérarchie militaire parallèle tout en faisant pression sur la justice en fonction de leurs intérêts propres. La réputation de la nouvelle armée est si dégradée que certains éléments des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) ne veulent même plus porter leurs macarons FRCI.

Les questions de sécurité sont l’objet de toutes les préoccupations, au moment où plusieurs missions de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux sont annoncées dans le pays pour relancer l’économie. Si la situation est devenue supportable dans les communes de Cocody et du Plateau, en revanche, dans certains quartiers comme la Zone 4, un quartier sud d’Abidjan où habitent la grande majorité des expatriés, il ne se passe pas un jour sans qu’un acte d’intimidation ou de racket ne soit rapporté. « Nous avons parfois affaire à des gens indisciplinés, qui ne respectent rien et qui ont pour unique langage la kalach ou le pistolet, ce n’est pas rassurant », explique un homme d’affaires français résidant dans le sous quartier de Biétry à Marcory (sud).

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Impunité

Dans les rues, la police et la gendarmerie n’ont pas véritablement repris leurs mission de sécurité publique. Ils ne disposent ni d’armes, ni de logistique appropriée, contrairement aux FRCI, dont les exactions paraissent impunies pour le moment. Résultat, malgré les quelques progrès au cours des derniers mois, les langues commencent à se délier dans le milieu très feutré des chancelleries.

Le moins gérable des ex-comzones est Wattao, qui est devenu un vrai roitelet.

 « Nous sommes conscients des efforts du président Ouattara, mais la situation est encore très fragile. Quant quelque chose vous arrive, vous ne savez pas qui appeler. Abidjan est toujours sous le règne de certains comzones dont le moins gérable est Wattao, qui est devenu un vrai roitelet. Cela est grave pour l’État de droit », confie un diplomate français en poste à Abidjan.

Statistiques alarmantes

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Même son de cloche du côté de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). « Les combats sont terminés, mais les exactions des FRCI continuent. C’est inquiétant. Cette indiscipline pourrait avoir une incidence sur la tenue des législatives que nous voulons apaisées », confie un diplomate.

Et le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, a beau plaider que « le retour à la normalité se passe bien, un plan d’urgence de sécurité a été mis en place », rien n’y fait. Les statistiques officielles parlent d’elles même : pour le seul mois de juillet, au moins 124 agressions et 60 vols de voitures ont été commis. Des faits imputés généralement aux FRCI, aux gendarmes et aux policiers.

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