Mali : comment les auteurs présumés du rapt de Verdon et Lazarevic ont été arrêtés

Hamad Ali Ag Wadossène, Heiba Ag Acherif, Raida Ag Nani, Hassani Ould Abdallah : ce sont les noms des quatre personnes arrêtées par les autorités maliennes dans l’enquête sur le rapt de Philippe Verdon et Serge Lazarevic à Hombori le 24 novembre dernier. Retour sur une enquête et ses zones d’ombre.

Hamad Ali Ag Wadossène, Hassani Ould Abdallahi et Heiba Ag Acherif, auteurs présumés du rapt. © AFP

Hamad Ali Ag Wadossène, Hassani Ould Abdallahi et Heiba Ag Acherif, auteurs présumés du rapt. © AFP

Publié le 14 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Le 12 décembre, le gouvernement malien rend publique l’arrestation de quatre personnes impliquées dans le rapt de Philipe Verdon et Serge Lazarevic à Hombori, dont le commando de l’opération. Selon nos informations, l’enquête aurait débuté à partir de la carte de recharge téléphonique abandonnée après usage par le complice des ravisseurs à l’hôtel Dombia, où les deux Français ont été enlevés le 24 novembre.

La puce de téléphone avec laquelle les unités téléphoniques ont été utilisées a joué un rôle majeur dans l’enquête. Suite à des mises sur écoute, l’un des dix ravisseurs est très vite localisé à Gao. Une unité militaire spéciale est alors dépêchée dans cette ville du Nord-Mali.

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Complicité présumée avec Aqmi

Le 8 décembre, cette unité arrête à Gao Hamad Ali Ag Wadossène, un élément de la Garde nationale. « Hamad Ali Ag Wadossène a fini par avouer qu’il appartenait au commando du rapt et a donné le nom de ses complices à Bamako », dit une source sécuritaire, selon laquelle le prévenu aurait subi « des décharges électriques à la gendarmerie de Gao ».

Ses complices présumés sont ensuite arrêtés dans la capitale malienne. Il s’agit d’un autre élément de la Garde nationale, Heiba Ag Acherif, d’un employé des Eaux et Forêts, Raida Ag Nani, et de Hassani Ould Abdalahi, un prêcheur salafiste. Originaire de la région de Tombouctou, ce dernier a été arrêté plus d’un mois auparavant à l’entrée de Bamako, en possession de plusieurs millions de Francs CFA. Les services secrets maliens le soupçonnent de complicité avec Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi). Tous les suspects ont entre 25 et 30 ans.

Interrogations

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Le soir même du communiqué du gouvernement, la photo de trois des quatre hommes est diffusée à la télévision nationale. On y voit, de gauche à droite, Hamad Ali Ag Wadossène, Hassani Ould Abdallahi et Heiba Ag Acherif. Le lendemain, la nouvelle de leur arrestation fait l’effet d’une bombe du côté de Kidal, car les jeunes (Ag Wadossène et Ag Achérif) y sont bien connus.

Mais ces derniers temps, leurs fréquentations de plus en plus douteuses avec des membres Aqmi ont inquiété leurs proches. « Ces jeunes sont victimes d’un système qui a laissé Aqmi prospérer parmi nous. Ce qui m’étonne, c’est que leur tribu, les Inga, sont des alliés de Koulouba. Je ne comprends pas », confie un de leurs amis d’enfance, à Kidal.

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Mais d’autres membres de la communauté tamasheq de Kidal avancent une explication. Selon plusieurs témoignages, l’arrestation des jeunes n’a d’autre but que de soigner l‘image du Mali, salie par deux rapts successifs les 24 et 25 novembre dernier.

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Par Baba Ahmed, à Bamako

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