Tunisie : l’Arabie Saoudite refuse d’extrader Ben Ali, dont le procès est reporté
Le procès de Zine el-Abidine Ben Ali et d’une quarantaine de hauts responsables de son régime pour leur rôle dans la répression sanglante de la révolution tunisiene a été reporté au 10 janvier. L’ex-dictateur est toujours en exil en Arabie Saoudite, pays qui refuse de répondre favorablement aux demandes d’extradition de Tunis.
Presque un an après sa fuite en Arabie Saoudite, Zine el-Abidine Ben Ali n’est pas près de voir son exil se terminer. Malgré les demandes répétées de Tunis, Riyad refuse toujours d’envisager l’extradition de l’ex-président tunisien, a indiqué mardi le président du tribunal militaire de Tunis, Hédi Ayari. « Nous avons demandé, à deux reprises son extradition, mais nous n’avons pas reçu de réponses », a-t-il déclaré.
L’extradition de Ben Ali est pourtant essentielle à la recherche de la vérité lors de son procès pour la répression du soulèvement populaire en Tunisie, lors duquel plus de 300 personnes ont trouvé la mort. Mardi, le tribunal de Tunis a d’ailleurs reporté au 10 janvier ce procès contre l’ex-président tunisien et une quarantaine de hauts responsables de son régime, a indiqué une source judiciaire.
"Totalement déconnecté de la réalité"
C’est la deuxième fois que ce procès est reporté. Il porte en particulier sur le rôle des ex-dirigeants tunisiens dans la mort de 43 manifestants et les blessures de 97 autres pendant la révolution, dans le gouvernorat de Tunis et dans d’autres villes du nord du pays comme Bizerte et Nabeul. Parmi les accusés figurent les principaux anciens chefs de la sécurité de Ben Ali, tels que Adel Touiri et Lotfi Zouaoui, mais aussi ses deux derniers ministres de l’Interieur, Ahmed Friaa et Rafiq Haj Kacem.
Lors de son interrogatoire, Adel Touiri a décrit le président déchu comme « totalement déconnecté de la réalité ». « Le 26 décembre, Ben Ali s’était entretenu avec le ministre de l’Intérieur, le commandant de la gendarmerie et moi-même pour parler de tout : de son fils, du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti alors au pouvoir) et des activités des ambassadeurs tunisiens à l’étranger, mais il n’a pas dit un seul mot sur la situation sécuritaire qui s’était embrasée », a-t-il raconté.
Si une quinzaine de hauts responsables, dont les deux anciens ministres de l’Intérieur et l’ancien chef de la sécurité présidentielle, sont en détention préventive et seront donc bien présents à leur procès, 27 accusés, toujours dans la nature, en seront absents.
(Avec AFP)
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