Remaniement en Côte d’Ivoire : Guillaume Soro sur la sellette
Selon les informations de Jeune Afrique, la reconduction de Guillaume Soro comme Premier ministre est plus qu’incertaine. Un membre du PDCI devrait être nommé à la primature tandis que l’actuel chef de gouvernement serait poussé vers le perchoir de l’Assemblée nationale.
Alors que le gouvernement ivoirien reprend du service ce lundi 9 janvier, après une dizaine de jours de vacances, l’actualité en Côte d’Ivoire est dominée par la perspective d’un remaniement ministériel. Programmé après les législatives du 11 décembre qui ont vu déferler un raz-de-marée du Rassemblement des Républicains (RDR, parti présidentiel) avec 127 députés sur 254, le changement de gouvernement n’est cependant pas prévu avant la visite officielle d’Alassane Ouattara à Paris, du 26 au 28 janvier.
En toute hypothèse, le sort du Premier Ministre Guillaume Soro semble scellé, même si la question de son maintien ou non fait encore l’objet d’intenses tractations. Une chose est sûre : si la reconduction de l’actuel Premier ministre était encore tenue pour acquise il y a quelques semaines, la balance penche désormais du côté de son départ. Avec la fin totale de l’état de guerre, le président Alassane Ouattara songe désormais à respecter la promesse faite à ses alliés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) de Henri Konan Bédié de leur confier le poste de Premier ministre.
« Guillaume Soro est un garçon brillant, mais l’heure est venue pour le président de respecter sa parole. Il y a 70% de chances que le prochain Premier ministre soit un cadre du PDCI », confie à jeuneafrique.com un proche d’Alassane Ouattara. En outre, dans un souci de cohésion nationale, ce dernier souhaiterait nommer un non-nordiste pour faire taire ceux qui estiment que les ressortissants du nord sont nommés aux plus hautes fonctions de l’État.
Compaoré change son fusil d’épaule
Dans les chancelleries occidentales, le scénario d’un probable départ de Guillaume Soro fait son bonhomme de chemin. La porte de sortie désignée pour l’ex-patron de la rébellion, qui s’est fait élire député sous la bannière du parti présidentiel, pourrait être le Parlement. « Le président Blaise Compaoré, qui militait pour un maintien de Soro, a finalement changé d’avis. Il a demandé au Premier ministre d’aller à l’Assemblée nationale », croit savoir une source diplomatique burkinabè.
Seul problème, Guillaume Soro est handicapé par son âge pour prendre le perchoir. Selon l’article 65 de la Constitution ivoirienne, « le président de l’Assemblée nationale et le Premier vice-président sont soumis aux mêmes conditions d’éligibilité que le président de la République ». L’article 35 complète l’explication : « (…) le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus… » Une disposition qui élimine d’office le Premier ministre, qui n’aura 40 ans que le 8 mai prochain. Mais les députés pourraient faire traîner les choses en longueur. Le scénario serait alors le suivant : première séance du Parlement en avril et élection du président en mai.
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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan
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