Nord-Mali : Aguelhok sous le contrôle de rebelles touaregs
L’assaut mené par les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe salafiste Jamâa Anssar dine d’Iyad Ag Ghaly sur certaines villes du nord-est du Mali a repris le 24 janvier. Avec succès : la ville d’Aguelhok est tombée entre les mains des insurgés touaregs dès mardi après midi.
« Je ne peux pas vous donner l’heure exacte à laquelle Aguelhok est tombée, mais je sais que c’est fait depuis hier après midi » (mardi), nous dit avec une voix cassée une source militaire basée au nord du Mali. De fait, tôt le matin du 24 janvier, les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les salafistes du groupe Jamâa Anssar dine d’Iyad Ag Ghaly ont lancé de nouveau l’assaut sur la ville, située à 170km au nord de Kidal.
« Nous avons quitté Aguelhok vers 10 heures du matin avec le soutien du maire qui nous a accompagné jusqu’à 20 km en dehors de la ville, alors que nous continuions toujours à entendre des tirs à l’armes lourde venant en direction de la ville », dit Mado Ag Mahmoud, un enseignant qui a quitté sa maison lundi pour rejoindre Kidal. Celui-ci ajoute : « Lorsque nous quittions la ville, il y avait peu de militaires maliens dans la ville ».
Les blessés du MNLA refoulés d’Algérie ?
Les blessés des combattants du MNLA n’ont pas été acceptés par les hôpitaux algériens après les attaques des 17 et 18 janvier. Depuis le 20 janvier, « quatre blessés du MNLA sont arrivés à Tinzawaten pour être des soins, mais l’Algérie n’a pas accepté de les hospitaliser en violant ainsi les accord de Genève », accuse une source proche du MNLA. « Nous avons bien appris que des blessés du MNLA sont venus à Tinzawaten et que l’Algérie a refusé qu’ils entrent sur son territoire », confirme un employé Comité international de la Croix Rouge (CICR) à Tinzawaten. L’ambassade de l’Algérie au Mali dit quant à elle ne pas être informée de la situation. Lesdits blessés auraient fait demi-tour pour être soignés au Mali par le CICR, dans un endroit tenu secret.
Militaires disparus
« Nous ne savons pas où sont passés nos éléments basés à Aguelhok. S’ils n’ont pas fui, c’est qu’ils ont été capturés par les rebelles », explique la même source militaire. Dirigé par le colonel major Mohamed Ould Meidou, le renfort militaire qui a quitté Gao le 19 janvier, le lendemain d’une première attaque, a été contraint de faire demi-tour le 20 janvier suite à une embuscade tendue par les salafistes du Jamâa Anssar dine et les combattants du MNLA, dans l’Oued de In-Emsal, à 15 km au sud d’Aguelhok.
Selon nos informations, d’autres renforts militaires ont quitté les villes de Gao et Kidal lundi après midi pour rejoindre Aguelhok. « Le renfort doit être à proximité de la ville maintenant. S’il n’a pas agi jusqu’à présent, c’est qu’il s’agit d’un choix tactique », avance une source militaire à Gao. Ce mardi, les rues d’Aguelhok étaient pratiquement désertes et le réseau téléphonique coupé. Les téléphones satellitaire Thuraya que détenaient les commerçants et autres civils ont été confisqués soit par l’armée, soit par les rebelles. La situation est déplorable : « Le château d’au est percé, l’eau coule partout et j’ai laissé 180 élèves derrière moi… Il faut que l’État fasse quelque chose pour les sortir de là », dit l’enseignant Mado Ag Mahmoud.
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Par Baba Ahmed, à Bamako
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