Tunisie : Moncef Marzouki au Maroc pour promouvoir une union maghrébine
Le président tunisien Moncef Marzouki a démarré mercredi 8 février sa tournée maghrébine par une visite au Maroc, où il a pu rencontrer le souverain et le Premier ministre. Au menu des discussions : la relance de l’Union du Maghreb arabe, restée lettre morte depuis sa création en 1989.
« Nous allons oeuvrer cette année à rétablir la cohésion avec nos frères algériens, marocains, libyens et mauritaniens, dans le but de ressusciter le grand rêve de l’Union maghrébine, gelée depuis des années ». C’est en ces termes que s’est exprimé le président tunisien Moncef Marzouki au premier jour de sa visite au Maroc, mercredi 8 février.
Le président doit séjourner trois jours chez son voisin marocain, première étape d’une tournée en Afrique du Nord, qui vise à donner un nouveau souffle au processus d’union maghrébine. Moncef Marzouki a été accueilli à sa descente d’avion par le roi Mohammed VI, en compagnie duquel il est ensuite allé déjeuner au Palais royal. Un repas auquel assistait également le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.
Le président tunisien a pu exposer ses projets. Notamment celui d’accueillir un sommet des cinq pays (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie) qui composent l’Union du Maghreb arabe (UMA). Moncef Marzouki entend bien relancer la machine de la coopération entre ces pays, restée lettre morte malgré la création de l’UMA en 1989, en faisant de cette année celle de « l’Union maghrébine ». Le président tunisien vise un programme simple, que les ressortissants des pays du Maghreb puissent jouir des « cinq libertés » : « les libertés de circulation, de résidence, de travail, d’investissement et de propriété et, enfin, du droit de participation aux élections municipales ».
Deux points de croissance
Si Moncef Marzouki souhaite faire de son pays le leader de la coopération économique régionale, la réalisation d’une union maghrébine ne dépendra surement pas de sa bonne volonté. Les deux géants de la région, l’Algérie et le Maroc, devront tout d’abord parvenir à s’entendre. Rabat et Alger ont récemment amorcé une détente dans leur relation et multiplié les rencontres diplomatiques. Il y a quelques mois déjà, le roi du Maroc avait souhaité la création d’un « nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie ».
« L’avenir du Maghreb passe inéluctablement par une intégration inter-maghrébine et tout retard pénalise davantage cette importante partie de la Méditerranée », explique Abdelaziz Karraky, professeur de sciences politiques à l’université de Rabat.
Reste à savoir si le règlement de la question du Sahara occidental, cause d’un lourd différend entre le Maroc et l’Algérie, est un préalable à la coopération. Moncef Marzouki, lui, en est sur : cette question peut être mise entre parenthèse, et les pays se concentrer sur les aspects économiques. Selon les experts, la réouverture des frontières, toujours fermées depuis 1994 entre l’Algérie et le Maroc, et la circulation des biens et des personnes au Maghreb pourraient augmenter de deux points le taux de croissance de cette région riche en matières premières (phosphates, pétrole, gaz…) et en main d’oeuvre.
Pour le moment, les échanges commerciaux entre ces pays restent minimes. Une réunion ministérielle de l’UMA est d’ores et déjà prévue le 18 février à Rabat.
Quant à Moncef Marzouki, il se rendra jeudi à Marrakech pour se recueillir sur la tombe de son père, un ancien opposant tout comme lui, qui a vécu en exil au Maroc.
(Avec AFP)
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