Nord-Mali : à Tessalit, l’armée frappe un grand coup contre les rebelles du MNLA
Appuyée par des hélicoptères de combat pour la plupart pilotés par des mercenaires ukrainiens, l’armée malienne s’est violemment confrontée mardi aux rebelles touaregs du MNLA, près de la ville de Tessalit, dans la région de Kidal. Bilan des combats, selon des sources sécuritaires : une centaine de morts, 50 prisonniers et 70 véhicules détruits du côté des rebelles.
De violents combats ont eu lieu mardi entre l’armée malienne et les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à 20 km au sud de la ville de Tessalit, au Nord-Mali. L’armée, appuyée par des hélicoptères de combat pilotés pour la plupart par des mercenaires ukrainiens, ont joué un grand rôle. « Jusqu’à la tombée de la nuit, nous avons compté près de 100 morts abandonnés par les rebelles sur le lieu de la bataille. Il y a aussi quelque 50 prisonniers et 70 véhicules rebelles détruits », affirme une source sécuritaire au Nord-Mali.
Plusieurs centaines d’hommes, dont des anciens Kadhafistes alliés à Bamako ont participé aux combats. L’armée malienne était équipée de 107 véhicules tout terrain et de 6 BRDM [blindé léger de fabrication russe, NDLR]. La ville de Tessalit est sous contrôle de l’armée malienne depuis samedi, mais celle-ci s’est aussitôt retrouvée encerclée par les rebelles touaregs. Les combattants du MNLA, qui se voyaient en position de force, auraient même demandé au colonel major touareg Elhadji Ag Gamou de se rendre.
"Attirer les rebelles" dans un piège
Celui-ci était venu apporter du renfort au camp militaire de Tessalit, et surtout mettre fin à la politique « d’évitement » entre l’armée et le MNLA. « L’objectif était d’attirer vers l’armée le maximum de rebelles, puis de faire appel aux hélicoptères de combat pour pilonner les positions ennemies », explique une source militaire proche du QG de l’armée malienne à Gao.
« Nous avons choisi de combattre à Tessalit, parce que nous pouvions transférer rapidement les blessés à Gao grâce à l’aéroport que nous contrôlons à nouveau depuis le week-end », dit à Bamako une source militaire sous couvert d’anonymat. Mais pour le porte-parole du MNLA, Hama Ag Sidahmed, la défaite des rebelles est moins lourde qu’on ne l’affirme côté gouvernemental.
Le MNLA ne reconnaît que 4 blessés
Selon ce dernier, lors du premier accrochage dans la zone, le 10 février, cinq soldats de l’armée malienne (bérets rouges) ont été fait prisonniers par les rebelles. Quant au bilan des combats du mardi 14 février, il serait de « plusieurs morts parmi les militaires et de deux voitures brûlées. Le MNLA a enregistré 4 blessés », affirme-t-il. Un habitant de la ville d’Alkhalil, à la frontière de l’Algérie, assure pour sa part avoir vu passer quelque 25 véhicules rebelles, qui ont déposé des blessés pour qu’ils soient admis dans des hôpitaux algériens.
____
Par Baba Ahmed, à Bamako
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...