Mali : Cheick Modibo Diarra nommé Premier ministre du gouvernement de transition
Le Premier ministre du gouvernement de transition de la république du Mali a été nommé mardi 17 avril. Il s’agit de l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, qui aura pour principale mission de régler la crise dans le nord du pays, tombé aux mains des rebelles touaregs.
Après 17 jours de tractations intenses, des aller-retour incessants entre le camp militaire de Kati et Bamako, l’ex-junte militaire et la classe politique malienne se sont mis d’accord sur un nom. Cheick Modibo Diarra, scientifique de renom et président Afrique-Moyen-Orient de Microsoft, est le nouveau Premier ministre du gouvernement de transition de la République du Mali. Le décret de nomination signé du président par intérim, Dioncounda Traoré, rendu public le 17 janvier, a mis fin par la même occasion aux fonctions de l’ancien chef du gouvernement, Mariam kaïdama Cissé.
Un homme apprécié
Alors que les premiers contacts ont eu lieu entre un représentant malien et la rébellion touarègue, qui a décrété avec d’autres groupes islamistes l’indépendance de la partie nord du pays, la nomination d’un chef de gouvernement était très attendue.
L’astrophysicien de 60 ans, Cheick Modibo Diarra, a acquis une renommée planétaire en 1997 en devenant le navigateur en chef de la sonde « Mars Pathfinder » de la Nasa, avant de devenir président de Microsoft Afrique en 2006. Son nom a surgi dans les discussions au cours du week-end du 14 avril et il a été préféré aux autres « finalistes », parmi lesquels figuraient Soumana Sako et Ousmane Issoufi Maïga, qui avaient déjà occupé ces fonctions de 1991 à 1992 pour le premier, et de 2004 à 2007 pour le second.
Pourquoi Cheick Modibo Diarra ? « Parce qu’il n’a pas trempé dans des affaires louches, on ne l’a jamais vu se fourvoyer avec l’ancien régime », explique-t-on du côté du camp de Kati. Aussi parce que celui qui ambitionnait de briguer la magistrature suprême sous la casquette du Rassemblement pour la démocratie au Mali (RDPM), formation politique qu’il a créée en mars 2011, avait de bonnes relations avec l’ensemble de la classe politique. « Son côté débonnaire, le fait qu’il n’attaque personne frontalement, fait qu’il entretient de bonnes relations avec tout le monde », commente un journaliste local.
Former un nouveau gouvernement
Le nouveau Premier ministre devra former un gouvernement de transition dans les prochaines 48 heures. Et là, la bataille s’annonce encore serrée. Les ministères régaliens semblent acquis à la junte militaire. En revanche, les autres portefeuilles ministériels devront être répartis entre les partis politiques et la société civile, de quoi provoquer de nouvelles et intenses tractations.
La nomination tant attendue intervient alors que plusieurs dignitaires, civils et militaires, de l’ancien régime ont été arrêtés dans la nuit du 16 avril au 17 avril. Parmi eux, les anciens Premiers-ministres Modibo Sidibé – dont c’est la troisième arrestation depuis le coup d’État et Soumaïla Cissé, ex-dirigeant de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
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