La Cedeao hausse le ton contre les juntes au Mali et en Guinée-Bissau
La Cedeao a une nouvelle fois lancé un avertissement aux juntes du Mali et de la Guinée-Bissau, le jeudi 26 avril, en marge d’un sommet extraordinaire à Abidjan. Les chefs d’État ouest-africains s’inquiètent notamment d’un basculement de la région dans le terrorisme et la criminalité transnationale.
« Notre réaction ferme et l’engagement de nos alliés sont plus que jamais vitaux pour que notre sous-région ne bascule dans le terrorisme et la criminalité transnationale », s’est inquiété Alassane Ouattara dans le discours d’ouverture du sommet extraordinaire de la Cedeao sur les crises en Guinée-Bissau et au Mali, jeudi 26 avril à Abidjan. « La sécurité de l’Europe et des États-Unis commence désormais au Sahel et dans le Golfe de Guinée », a-t-il ajouté.
Président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara était entouré d’une dizaine de présidents, dont le chef d’État malien de transition Dioncounda Traoré, le Burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, et le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt, ainsi que les représentants de l’Union européenne, des États-Unis et de l’Algérie étaient également présents à Abidjan.
Consolidation du pouvoir civil au Mali
Le chef d’État ivoirien a salué le fait que le Mali soit « dans une dynamique de transition » mais a rappelé que « l’autorité du pouvoir civil » devait être « renforcée et affirmée ». Désiré Kadré Ouédraogo, président de la Commission de la Cedeao, a quant à lui dénoncé « les velléités de comportement autocratique des éléments de la junte » alors que des autorités civiles de transition, notamment le gouvernement formé par le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, ont été installées au pouvoir depuis le 6 avril.
Le président ivoirien a également indiqué que l’organisation ouest-africaine allait étudier les moyens d’ouvrir des « corridors humanitaires » vers le nord du Mali, qui manque de vivres et de médicaments. La région est sous le contrôle des rebelles touaregs et d’islamistes armés, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Craintes liées au trafic de drogue
Le cas de la Guinée-Bissau a également retenu l’attention des chefs d’État présents. « Nous ne pouvons tolérer plus longtemps cette usurpation du pouvoir par la junte », a insisté Alassane Ouattara, appelant les militaires à se retirer. Les discussions entre la mission de la Cedeao et la junte ont échoué en début de semaine au sujet de la libération des anciens dirigeants détenus par l’armée, le président intérimaire Raimundo Pereira et l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, et sur le rétablissement des institutions renversées.
La Cedeao envisage d’envoyer une force de stabilisation afin de contrer les risques d’un basculement dans la criminalité transnationale alors que la Guinée-Bissau est considérée comme une plaque tournante du trafic de drogue entre Amérique Latine et Europe.
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