Union Africaine : toujours pas de solution à la question de la présidence de la Commission

Réunis lundi 14 mai à Cotonou, les huit dirigeants du comité ad hoc de l’Union africaine ne sont pas parvenus à trouver une solution face à l’épineuse question du choix d’un nouveau président de la Commission. L’Afrique du Sud et le Gabon ne veulent pas renoncer à leur candidats respectif. Et l’organisation continentale n’a pas l’air prête de sortir du blocage de ses institutions. 

Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), à Londres le 23 février 2012. © AFP

Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), à Londres le 23 février 2012. © AFP

Publié le 15 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Deux mois à peine avant le sommet Lilongwe, l’Union africaine (UA) se heurte à nouveau à un blocage fatidique de ses institutions. La réunion de plusieurs chefs d’État et ministres africains, lundi 14 mai à Cotonou, s’est soldée encore une fois par un échec cuisant. À l’ordre du jour, le déblocage d’une situation qui met en danger l’institution régionale : l’absence de consensus sur le futur président de la commission de l’UA, poste brigué par le sortant, le Gabonais Jean Ping, en concurrence avec la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.

Face à la persistance du Gabon, qui n’entend pas retirer la candidature de son champion en poste depuis 2008, et à l’obstination de l’Afrique du Sud, qui, de sommets en consultations, affiche un soutien sans faille à Dlamini-Zuma, le président en exercice de l’institution continentale Boni Yayi n’a rien obtenu. Sa marge de manœuvre était étroite. Il n’a pu, lors de ce rendez-vous du « groupe des huit », ne proposer que deux solutions à ses pairs. Accepter de revenir sur la règle des deux tiers – celle qui avait provoqué le blocage du vote lors du sommet de l’UA d’Addis Abeba le 30 janvier – ou le retrait des deux candidats en lice. Résultat, aucune de ces solutions n’a été acceptée, après plusieurs heures de négociations.

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Étaient présents lors de cette rencontre les chefs d’État gabonais Ali Bongo Ondimba, le Tchadien Idriss Déby Itno et l’Ivoirien Alassane Ouattara, ainsi que les Premiers ministres d’Éthiopie Meles Zenawi, d’Algérie Ahmed Ouyahia et le chef de la diplomatie angolaise, Georges Chikoti. Jean Ping et Nkosazana Dlamini-Zuma assistaient également à ce rendez-vous, qui fait suite à une première réunion des huit dirigeants le 17 mars, également dans la capitale économique béninoise.

"Urgence"

Ce comité ad hoc avait été créé suite au vote du 30 janvier, lors duquel  aucun des candidats n’avait emporté la majorité des deux-tiers à l’issue des quatre scrutins. Le président sortant, Jean Ping, avait bien devancé l’ancienne ministre des Affaires étrangères sud-africaine lors des trois premiers tours, mais sans obtenir la majorité des deux-tiers, requise par le règlement de l’UA pour être élu. Seul en lice pour le quatrième tour, il n’avait pas non plus obtenu un score suffisant pour être élu.

Depuis, le Gabon et l’Afrique du Sud ont discuté à plusieurs reprises, sans jamais trouver de compromis. En marge de la réunion de Cotonou du 17 mars, Ali Bongo Ondimba et Jacob Zuma avaient ainsi convenu de soumettre le traitement de cette question à leurs partis politiques. Une délégation gabonaise s’était rendue à Pretoria, où l’Afrique du Sud avait encore une fois rappelé le maintien inconditionnel de la candidature de Nkosazana Dlamini-Zuma.

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Mauvaise augure donc, pour l’UA, dont les chances de se doter d’un nouveau président de Commission lors du prochain sommet au Malawi – lors duquel un nouveau vote sera organisé – semblent aujourd’hui bien faibles.

« Face aux multiples défis auxquels l’Afrique est aujourd’hui confrontée, je n’ai plus besoin d’insister sur l’urgence pour nous de trouver de manière consensuelle les solutions pour sortir l’organisation continentale de la situation difficile dans laquelle elle se trouve », a d’ailleurs rappelé Boni Yayi, en ouvrant la réunion de « Cotonou 3 ».
 

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