Festival de Cannes : Rachid Djaïdini présente « Rengaine » à la « Quinzaine des réalisateurs »

« Rengaine », premier long métrage du Français Rachid Djaïdani, est présenté lundi 21 mai à la « Quinzaine des réalisateurs » du Festival de Cannes. Il aura fallu neuf ans de travail à son jeune réalisateur pour parler des relations amoureuses contrariées en banlieue parisienne.

Le parcours de cet enfant de banlieue est tout sauf classique. © Sipa

Le parcours de cet enfant de banlieue est tout sauf classique. © Sipa

Publié le 21 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Pari réussi pour Rengaine, le film de Rachid Djaïdani. Un premier long-métrage réalisé en France avec des moyens de fortune n’a pas empêché le tout jeune cinéaste d’être présent à la « Quinzaine des réalisateurs » 2012, la plus importante des manifestations « off » du Festival de Cannes.

Rengaine, l’histoire d’une union contrariée entre une jeune Maghrébine encombrée de nombreux frères et un Noir, en banlieue parisienne, est présenté ce lundi 21 mai sur la Croisette. Le public pourra redécouvrir les deux personnages principaux, Dorcy (alias Stéphane Soo Mongo et Sabrina (jouée par l’actrice Sabrina Hamida), qui tente de contrer les traditions tenaces qui menacent leur amour dans la banlieue parisienne, incarnées notamment par le visage du grand frère Slimane (Slimane Dazi dans la vraie vie).

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Des cités au ciné

La cité, un arrière-plan que Rachid Djaïdani (38 ans) connaît bien. Le parcours de cet enfant de banlieue est tout sauf classique. Né de père algérien (polisseur chez Peugeot) et de mère soudanaise, il abandonne rapidement les études pour travailler sur des chantiers comme maçon. À 20 ans, il découvre le cinéma sur le plateau de La Haine (1995), de Mathieu Kassovitz, où il est employé comme… vigile, aux côtés de son beau-frère. Après avoir été tenté par la boxe (il a un titre de champion d’Ile de France), Djaïdani se tourne ensuite vers une carrière d’acteur. Il enchaîne des petits rôles au cinéma et à la télévision. C’est cependant par la littérature qu’il se fera un nom. Il publie entre 1999 et 2007, aux éditions du Seuil, trois romans dont les titres sont parlants : Boumkoeur, Mon Nerf et Viscéral. Parallèlement à son travail d’écrivain, Djaïdani réalise aussi un long métrage documentaire, Sur ma ligne, sélectionné pour la 8e Biennale des cinémas arabes en 2006, qui se tient à l’Institut du monde arabe de Paris.

Et si Rengaine naît quatre ans plus tard, il n’est pas sorti de nulle part. Il aura tout de même fallu quelque neuf années au réalisateur pour accoucher de ce film. Un travail de titan, qui lui permet aujourd’hui de concourir auprès de 17 autres réalisateurs venus du monde entier.

 

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