Côte d’Ivoire : le scandale des déchets toxiques emporte le ministre Adama Bictogo
Le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Adama Bictogo, a été limogé mardi 22 mai. Son départ du gouvernement fait suite au nouveau scandale des déchets toxiques.
« Sur proposition du Premier ministre (Jeannot Ahoussou Kouadio, NDLR), le président de la République a mis fin aux fonctions de ministre de l’Intégration africaine de M. Adama Bictogo ». Le communiqué annonçant le limogeage par Alassane Ouattara, d’Adama Bictogo (issu du Rassemblement des républicains – RDR), est tombé en milieu d’après-midi, ce mardi 22 mai.
Ce limogeage spectaculaire d’un ministre, le premier de l’ère Ouattara, était attendu. Depuis quelques jours, Adama Bictogo était en sursis. Le Premier ministre l’avait déjà poliment mis à l’écart de la médiation dans la crise malienne qu’il gérait depuis le coup d’État contre Amadou Toumani Touré, pour le confier au ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. Désormais, c’est également ce dernier qui prend en charge, à titre intérimaire, les attributions du ministre de l’Intégration africaine.
Des sommes perçues par son cabinet
Le limogeage de Bictogo fait suite au nouveau scandale des déchets toxiques en Côte d’Ivoire (lire dans Jeune Afrique 2680, en kiosque actuellement). Ce proche du chef de l’État, Alassane Ouattara, est accusé par une association d’avoir perçu une partie des sommes versées par Trafigura (la société néerlandaise affréteuse en 2006, du navire polluant, Probo Koala) pour l’indemnisation des victimes.
Début 2010, Adama Bictogo dirigeait le cabinet de consulting MBLA et a mené une médiation entre les différentes parties pour laquelle il a été rémunéré par la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT), dirigée à l’époque par Claude Gohourou, autre personnalité mise en accusation. Depuis février dernier, les enquêteurs de la police économique et financière ont transmis leur rapport au procureur de la République, Simplice Kouadio, recommandant l’ouverture de poursuites judiciaires pour « faux, usage de faux, détournement de fonds, recel et complicité ».
Adama Bictogo plaide la bonne foi et a entamé des discussions avec les représentants des victimes pour trouver une solution à l’amiable, proposant de rembourser les sommes indûment perçues par son cabinet lors de la médiation qu’il a dirigée. Elu député en décembre dernier (à Agboville), l’ex-ministre de l’Intégration africaine va désormais pouvoir se consacrer à sa défense…
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