Mali : le MNLA ne veut plus fusionner avec Ansar Eddine
Les négociations entre le MNLA et les islamistes radicaux de Ansar Eddine ont échoué. Leur fusion au sein d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad » a été rejetée par le bureau politique du MNLA pour des questions de doctrine politico-religieuse.
Mis à jour à 16h10.
Bloquée depuis lundi, la fusion entre le MNLA et les islamistes d’Ansar Eddine a été rejetée par le bureau politique de la rébellion touarègue, a rapporté RFI vendredi 1 juin. Les deux groupes discutaient des conditions de leur fusion au sein d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad » (région du Nord-Mali) depuis plusieurs jours à Gao.
« Aujourd’hui, nous mettons fin totalement à cet accord. Ansar Eddine veut absolument appliquer la charia, et nous nous sommes un mouvement laïque », a expliqué Hamma Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA. « Il n’a jamais été question de mouvement intégriste (…) Cette rupture peut coûter cher au MNLA. Mais nous sommes les seuls à pouvoir combattre les islamistes dans cette région. Nous savons le faire », a-t-il ajouté.
« Le Bureau politique du MNLA, devant l’intransigeance d’Ansar Eddine sur l’application de la charia dans l’Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l’Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférent », confirme un court texte transmis à l’AFP et signé par Hamma Ag Mahmoud.
"C’est terminé"
Joint par l’AFP à Tombouctou (nord-ouest du Mali), Walil Ag Chérif, un proche d’Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, a confirmé l’impasse, sans toutefois exclure des retrouvailles. « Depuis jeudi, nous avons dit au MNLA que les discussions pour nous sont terminées. Il n’est pas question de revenir en arrière sur la charia, a-t-il affirmé. « Pour nous, c’est terminé. Si le MNLA le veut, il vient [avec nous, NDLR], s’il ne veut pas, c’est bon », a-t-il ajouté, soulignant cependant, sans plus de détails, que tous les responsables du MNLA, ceux du Mali ou basés en Mauritanie ou en France, ne disent pas la même chose.
« Pour nous, il n’est pas question de revenir [sur l’application de la charia, NDLR]. C’est adopté, c’est adopté, c’est tout », avait déclaré jeudi un proche de Iyad Ag Ghali, chef du groupe islamiste. Le MNLA veut « qu’on trouve une formule qui va satisfaire tout le monde. Mais cette formule, on ne l’a pas encore trouvée », avait-il poursuivi.
La rébellion touarègue et le mouvement islamiste avaient annoncé samedi la signature d’un protocole d’accord.
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