Présidentielle égyptienne : les Frères musulmans haussent le ton face au pouvoir militaire
Persuadés de la victoire de Mohamed Morsi, les Frères musulmans ont menacé l’armée d’une confrontation avec « le peuple » si l’ancien Premier ministre d’Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, venait à être déclaré vainqueur de l’élection présidentielle égyptienne.
Pour les Frères musulmans, il n’y a pas l’ombre d’un doute : leur candidat Mohamed Morsi a remporté l’élection présidentielle égyptienne. « Je suis confiant sur la base des données et indications dont nous disposons, que je serai le futur président », a même déclaré l’intéressé jeudi soir dans une conférence de presse, affirmant toutefois qu’il attendrait le verdict de la commission électorale. Reporté jeudi par cette même commission, le résultat définitif pourrait être annoncé « samedi ou dimanche », selon un de ses membres, Tarek Chebl.
Un membre du bureau politique de la confrérie, Mahmoud Ghozlan est même allé jusqu’à mettre en garde, sur le site du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), contre une « confrontation entre l’armée et le peuple » si Ahmad Chafiq était déclaré vainqueur. L’ancien Premier ministre revendique également sa victoire. « L’insistance du camp de M. Chafiq à dire qu’il a gagné montre les mauvaises intentions du conseil militaire et de la commission électorale », affirme-t-il.
À l’appel de la confrérie, des milliers de personnes ont manifesté mardi sur la place Tahrir au Caire, où certains militants ont installé des tentes et promis de ne pas partir avant que Mohamed Morsi soit reconnu vainqueur. Le journal de ce parti a également appelé à un sit-in. « Nous insistons sur le fait que nous allons rester sur la place Tahrir pour réaliser les objectifs de la révolution », a affirmé un haut responsable islamiste, Essam el-Erian, sur le site du PLJ.
"Légère amélioration" pour Moubarak
L’organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, s’est pour sa part inquiétée des dispositions prises par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir. Des dispositions qualifiées de coup d’État institutionnel par les Frères musulmans. Ces mesures constitutionnelles et sécuritaires « sont la dernière indication en date qu’il n’y aura pas de transfert de pouvoir significatif le 30 juin » à un pouvoir civil, comme l’armée s’y était pourtant engagée, a insisté l’ONG. « L’expansion continue de l’autorité donnée aux généraux pour faire arrêter et juger des civils » préoccupe particulièrement HRW, qui estime que cette mesure « va bien au-delà des pouvoirs qu’ils avaient sous Hosni Moubarak ».
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a pour sa part jugé ces mesures « clairement gênantes », soulignant que l’armée devait « adopter un rôle approprié, qui n’est pas celui d’interférer, de dominer, ou d’essayer de corrompre l’autorité constitutionnelle ».
Dans le même temps, l’incertitude demeure autour de la santé d’Hosni Moubarak dans le coma depuis mardi soir dans un hôpital militaire du Caire, selon des sources médicale et militaire. Aucun communiqué officiel n’a été publié, une source médicale faisant état d’« une légère amélioration », sans plus de détails.
(Avec AFP)
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