Législatives sénégalaises : faible mobilisation, taux de participation estimé à 21 %
Seuls 21 % des 5,3 millions d’électeurs sénégalais se sont déplacés dimanche 1er juillet pour renouveler les 150 députés de leur Assemblée nationale, selon les premiers chiffres sortis des urnes. Un scrutin, dont la coalition « Benno bokk yaakkar » du président Macky Sall est grande favorite.
5,3 millions de Sénégalais qui étaient appelés à voter dimanche 1 juillet pour renouveler les 150 députés de leur Assemblée nationale. 7 200 candidats, inscrits sur vingt-quatre listes, s’affrontaient. Selon les premiers chiffres publiés à partir des données des 1695 observateurs locaux de l’Association culturelle d’autopromotion éducative et sociale (Acapes), seulement 21% des électeurs se sont déplacés lors de ce scrutin à un tour.
« Je constate qu’il y a beaucoup moins de monde que lors de la présidentielle, c’est parce que les gens ne comprennent pas l’enjeu du scrutin. Or, pour aider Macky Sall à gouverner sans problème, il faut lui donner une majorité », a affirmé Cheikh Thiaw, électeur de 35 ans, commerçant et partisan de l’actuel président. Élu le 25 mars avec plus de 65% des voix, le successeur d’Abdoulaye Wade espère en effet obtenir une solide majorité à l’Assemblée qui lui permette de mener sa politique affichée de « rupture » d’avec les années Wade. C’est en ces mots qu’il a appelé, dimanche en fin de matinée dans sa ville de Fatick (centre), les électeurs à se mobiliser pour que « le Sénégal puisse tourner la parenthèse des élections et se mettre résolument au travail ».
Du côté de l’opposition à la coalition soutenant Macky Sall, « Benno bokk yaakkar » (Unis pour un même espoir, en langue wolof), les espoirs de voir une cohabitation émergée du scrutin sont minces. Divisé, le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, doit faire face à la concurrence d’une coalition de dissidents, « Bokk gis gis » (Vision commune, en wolof), menée par le président du Sénat, Pape Diop, et celui de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck.
"Chasse aux sorcières"
La Commission électorale nationale autonome (Céna) s’est déclarée « globalement satisfaite » du déroulement du vote qui s’est tenu sans incidents majeurs. Dominée par les polémiques qui ont entouré les audits sur la gestion du régime d’Abdoulaye Wade, la campagne électorale n’a pas enthousiasmé les foules. Des anciens responsables de services publics ont été écroués, d’anciens ministres, dont l’ex-ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, convoqués et entendus par la gendarmerie et la justice. Ce dernier qui avait refusé de répondre à une de ces convocations et incité les dirigeants de son camp à suivre son exemple, a même été interpellé sans ménagement par des policiers. L’opposition a dénoncé une « chasse aux sorcières » destinée à l’empêcher de mener sa campagne.
À noter que, conséquence d’une nouvelle loi adoptée en mai 2010 qui instaure la parité absolue dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives, la nouvelle Assemblée aura la particularité de comprendre beaucoup plus de femmes. Il y en avait 33 dans l’Assemblée sortante.
(Avec AFP)
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