RDC : les combats dans l’Est empêchent le pays de fêter son indépendance
Des combats entre l’armée congolaise et des mutins se sont déroulés samedi dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, empêchant le pays de célébrer ce jour-là son indépendance.
Dans la région du Nord-Kivu, les combats ont repris. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des mutins se réclamant du Mouvement du 23 mars, s’accusent mutuellement d’avoir commencé les attaques. Celles-ci ont eu lieu dans les environs de Mbuzi, l’une des trois collines proches de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, où sont regroupés les dissidents.
L’armée « nous a attaqué depuis les alentours de la cité de Ntamungenga. Nous avons blessé un officier supérieur, un commandant de bataillon qui est à l’hôpital de Rutshuru », a affirmé à l’AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
Selon lui, malgré les attaques à l’arme lourde des FARDC, les mutins, issus des rangs de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont repoussé samedi l’armée sur deux positions, qu’ils conservaient toujours dimanche matin.
Une version que conteste cependant l’armée officielle du pays : « Les rebelles nous ont attaqués sur l’axe Bweza-Ntamugenga et ont repoussé nos forces sur deux positions. Mais (dimanche), nous avons délogé les mutins de ces deux positions » a ainsi déclaré à l’AFP un officier supérieur qui participait aux combats, avant de préciser : « nous les avons attaqué tôt dimanche matin avec un appui en armes lourdes, jusqu’au point où ils ont aussi perdu une des positions qu’ils gardaient depuis longtemps.» Selon le militaire de l’armée officielle, une attaque « très musclée » devrait avoir lieu prochainement près de la frontière avec l’Ouganda.
Solidarité nationale
Dimanche en fin de matinée, un calme relatif était rétabli dans la région. Le reste du pays n’a cependant pas célébré l’anniversaire de son indépendance, le 30 juin 1960. En solidarité avec les populations de l’est qui depuis deux mois subissent des combats qui ont fait plus de 200 000 déplacés et quelques 20 000 réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
« Des inciviques manipulés par des forces obscures nationales et étrangères ont plongé une fois de plus la province du Nord-Kivu dans le sang, forçant de nouveau des milliers de nos concitoyens à l’errance, les replongeant dans la précarité », avait dénoncé le président Joseph Kabila dans un discours prononcé vendredi soir à la télévision nationale.
À aucun moment le chef de l’État n’a cité le Rwanda. Ce pays voisin a été accusé jeudi par le porte-parole du gouvernement congolais de soutenir le M23, après la publication d’un rapport de l’ONU et de divers ONG abondant dans ce sens.
(Avec AFP)
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