RDC : les mutins du M23 refusent le retour de l’armée dans les villes de l’Est
Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) ont qualifié vendredi « d’inacceptable », le retour de l’armée congolaise dans les villes de l’Est de la République démocratique du Congo, qu’ils occupaient dimanche avant de se retirer.
« Cet acte de provocation est un défi lancé contre nos forces (…) et une humiliation pour les habitants de ces entités qui ont subi les exactions de cette armée lors de sa fuite devant nos forces. » C’est en ces termes que le mouvement du 23 Mars a réagi au retour de l’armée de la République démocratique du Congo dans deux villes de l’est de la RDC.
Dans un communiqué, les rebelles du M23 ont ainsi indiqué qu’ils « regrettent le retour » des Forces armées congolaises (FARDC) à Kinwandja et Rusthsuru, dans la province du Nord-Kivu, après que leurs forces ont remis ces localités « à la police nationale congolaises et au contingent de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) pour mettre à l’abri de toute confrontation des forces les habitants de ces entités. »
Le M23, « qui qualifie d’inacceptable la présence des FARDC dans ces entités, considère cet acte comme une offensive militaire engagée (…) contre ses positions. » Les mutins demandent en conséquence aux forces militaires congolaises de quitter « sans délai » les deux villes en questions, « fautes de quoi elles seront rendues responsables de toutes les conséquences relatives à leur présence dans ces entités, ce que nous ne souhaitons pas. »
Passe d’armes
Le 6 juillet, les soldats rebelles avaient pris Bunagana, un important poste-frontière avec l’Ouganda, après des combats avec l’armée congolaise, avant de conquérir sans résistance, le 8 juillet, Rusthsuru, à 70 km au nord de Goma, la cité voisine de Kiwanja, et d’autres localités plus au sud, jusqu’à 50 km de la capitale provinciale.
Les mutins se sont retirés lundi de ces villes, mais ils contrôlent toujours Bunagana, situé à environ 25 km au sud-est de Rusthsuru, tout près de leurs bases dans les collines du parc national des Virunga, adossé au Rwanda et à l’Ouganda.
Après le retrait des mutins, l’armée congolaise a repris position dans les deux villes en question. Jeudi, trois hélicoptères de l’ONU et deux autres de l’armée congolaise ont tiré des roquettes et des obus sur deux autres positions tenues par les rebelles, dans le sud-est du parc des Virunga, Nkokwe et Bukima.
Par ailleurs, la Monusco et les FARDC avaient déployé mercredi des blindés à 25 kilomètres au nord de la capitale provinciale, pour prévenir toute attaque sur la ville, même si les mutins ont jusqu’à ce jour insisté sur le fait que leur objectif n’était pas de vendre Goma, ni d’autres villes, mais « de faire entendre leur voix », et d’amener le gouvernement congolais à des négociations.
Le M23 est constitué d’ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans les FARDC dans le cadre d’un accord de paix avec Kinshasa, signé le 23 mars 2009, et dont ils réclament la pleine application. Si Kigali a toujours démenti appuyer les mutins, de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, sont accusés dans un rapport d’experts de l’ONU d’avoir aidé directement le M23 en lui fournissant armes, munitions et recrues.
(Avec AFP)
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