Eskimi, le réseau social lituanien qui emballe l’Afrique
Un réseau social qui vient de Lituanie, en Afrique ? Cela a déjà de quoi attirer l’attention. Mais Eskimi – c’est son nom – est loin d’être un phénomène marginal : il réunit plus de 7 millions d’abonnés du Nigeria au Kenya, en passant par le Ghana, la Namibie, le Zimbabwe… Avec une idée originale : se baser sur l’utilisation du téléphone mobile, de loin l’instrument technologique le plus populaire sur le continent, pour rapprocher les âmes soeurs.
![Le réseau social Eskimi utilise le succès de la téléphonie mobile en Afrique. © DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/07/17/016072012171046000000lithuanian-mobile-flirting-.jpg)
Le réseau social Eskimi utilise le succès de la téléphonie mobile en Afrique. © DR
Sa progression est fulgurante. Son nom : Eskimi. En moins de quatre mois, ce réseau social lituanien est passé de 5 millions d’utilisateurs à plus de 7 millions, à la fin de fin juin 2012. Dont la moitié au Nigeria, soit 3,5 millions, alors que ce pays ne comptait en novembre 2011 « que » 1,7 millions d’abonnés. Vytas Paukstys, le DG d’Eskimi, explique : « Nous avons commencé avec les pays de la Baltique et cela a bien marché. Sur cette base, nous avons décidé de nous lancer à l’international (…) en Asie et ensuite [en] Afrique avec quatre pays : l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et le Ghana. »
En s’étendant également sur la Namibie, le Zimbabwe, et en espérant développer sa version francophone, Eskimi est rapidement devenu le plus gros « réseau social mobile » en Afrique. Car, à la différence de Facebook ou de Twitter, seuls 10% de ses utilisateurs se connectent à sa plateforme via un ordinateur, 90% utilisant leur téléphone portable. Et, sur un continent comme l’Afrique, la différence est de taille.
Mobile banking
Car la stratégie d’Eskimi colle parfaitement à l’univers africain où, au cours des 10 dernières années, le nombre de connexions mobiles a augmenté annuellement de 30 % en moyenne. Ce qui a incité le réseau lituanien à se concentrer sur le téléphone portable et, en particulier, sur les modèles bas de gamme. À l’ère de l’iPhone roi, Eskimi offre aux antiques Nokia une fin de carrière de choix.
Surtout, le groupe cherche à ne pas rester à l’écart du mouvement du mobile banking. Il a récemment lancé un système de paiement en ligne intégré à sa plateforme. Objectif : offrir aux entreprises une possibilité de mettre en vente leurs produits, quels qu’ils soient, sur sa plateforme et permettre aux utilisateurs de les acheter sans utiliser de « cash ». Le marché est juteux : selon les estimations des experts, il devrait peser d’ici 2015 quelque 22 milliards de dollars, rien que sur le continent africain.
Objectif drague ?
Si le pari semble gagnant au niveau financier, en revanche, pour ce qui est du design, on frôle le rétrograde… visibilité réduite du téléphone portable oblige. Pas encore disponible sur iPhone, l’interface a adopté un look sans fioritures (voir ci-dessus et ci-contre). Ce qui ne l’empêche pas de conserver les fonctions de base.
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