Niger, Burkina, Sénégal, Tchad : Fabius en tournée pour parler de la crise malienne

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a entamé jeudi 26 juillet une tournée ouest-africaine qui doit le mener en deux jours du Niger au Tchad, en passant par le Burkina faso et le Sénégal. Avec pour but de s’entretenir de la crise malienne avec les leaders de ces pays, qui redoutent une agravation de la situation sécuritaire au Sahel.

Laurent Fabius se penche sur la crise malienne. © AFP

Laurent Fabius se penche sur la crise malienne. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Les étapes de la tournée ouest-africaine du ministre français des Affaires étrangères sont désormais connues. Jeudi soir, Laurent Fabius est attendu à Niamey, puis dans les deux jours suivants au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad. Au cœur de ce voyage : la résolution de la crise malienne.

« L’urgence aujourd’hui c’est stabiliser les institutions, stabiliser Bamako » qui est encore « dans un processus très fragile », souligne un diplomate français. « On commence par regarder vers le sud, après on regardera vers le nord », ajoute un autre responsable.

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À Niamey, Fabius rencontrera le président Mahamadou Issoufou, le Premier ministre nigérien ainsi que son homologue des Affaires étrangères. Mardi, devant des députés, il avait expliqué souhaiter « une coopération accrue avec (le Niger) qui est à la fois très très pauvre et, en même temps, dont les dirigeants que nous avons reçus à Paris sont apparus vraiment des gens dignes de confiance. (…) Nous ferons tout ce que nous pourrons pour les aider », avait il conclu.

Rapprochement avec le MNLA

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La France milite pour que les Touaregs du Mouvement nationale de libération de l’Azawad, un temps alliés des islamistes qui les ont finalement chassés de la plupart des villes du Nord Mali, participent à un dialogue national. « Il faut les attirer dans la négociation », dit-on à Paris. Encore faut-il que le MNLA change définitivement de fusil d’épaule en acceptant de ne plus revendiquer l’indépendance du Nord, une région où les Touaregs ne représentent de toute façon qu’une petite minorité.

Paris est persuadé que les groupes islamistes qui contrôlent le Nord Mali n’ont pas « des effectifs considérables », mais « quelques centaines » d’hommes seulement. Et qu’un retour, prévu vendredi 27 juillet, du président Dioncounda Traoré favorisera un réel retour à l’ordre constitutionnel. « S’il indique qu’il souhaite regagner Bamako, c’est qu’il se sent prêt à le faire », explique une source diplomatique, ajoutant que le président de transition n’a pas demandé à la France d’assurer sa sécurité.

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Union nationale à Bamako

Paris comme la Cedeao espèrent enfin l’établissement rapide d’un nouveau gouvernement d’union nationale tel que prévu par les accords du 6 avril avec la junte malienne. Jugé trop influencé par le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, le Premier ministre actuel, Cheick Modibo Diarra, ne paraît cependant pas favori pour mener le prochain exécutif. Sa démission est demandée par les grands partis politiques qui l’accusent « d’incompétence et d’amateurisme ».

Après Niamey, Ouagadougou accueillera vendredi le ministre français, qui y sera reçu par le chef de l’État Blaise Compaoré avant de poursuivre son chemin vers Dakar. En marge de rencontres officielles, en particulier avec le président sénégalais Macky Sall, Fabius s’y entretiendra aussi avec des acteurs de la société civile, notamment des représentants du collectif « Y’en a marre ».

Samedi soir, le chef de la diplomatie française conclura sa tournée par une brève escale au Tchad pour voir son président Idriss Deby Itno. « Le Tchad a fait part de sa disponibilité pour concourir à une solution de la crise au Mali », a expliqué une source diplomatique, qui explique que ce pays dispose d’une certaine « capacité militaire ».

(Avec AFP)

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