Madagascar : vers une présidentielle sans Ravalomanana ni Rajoelina ?
Les quinze pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont évoqué lors du sommet annuel de l’organisation la possibilité qu’une élection présidentielle soit organisée à Madagascar sans l’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana ni l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina.
Évoquée samedi par les quinze pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’idée qu’une élection puisse être organisée à Madagascar sans l’ancien président Marc Ravalomanana ni l’actuel président de la Transition Andry Rajoelina, peut-elle s’imposer comme une alternative valable ?
Le président de la Transition a indiqué dimanche 19 août qu’il n’était pas opposé à cette possibilité mais que Marc Ravalomanana l’avait écartée. « Aux Seychelles, j’ai proposé de ne pas me présenter aux élections si l’ancien président accepte de rentrer après les élections, mais il n’a pas voulu », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse quelques heures après son retour de Maputo où se tenait un sommet de la Conférence des pays d’Afrique australe (SADC) largement consacré à Madagascar.
« La SADC n’est pas en mesure d’interdire une candidature », a rétorqué de son côté l’ancien président Ravalomanana. « Alors que le sommet reconnaît le droit à chaque individu de se présenter aux élections, il a pris note des recommandations de l’équipe de médiation de la SADC qui a dit que si les deux présidents devaient ne pas se présenter, cela faciliterait l’ensemble du processus d’apaisement conduisant à des élections pacifiques », a indiqué samedi le ministre seychellois des Affaires étrangères Jean-Paul Adam. « L’idée que les deux ne se présentent pas a été attentivement considérée par le sommet », a-t-il ajouté en français.
Ravalomanana doit "repondre" de ses actes
Lors de ce sommet, la SADC a déclaré qu’elle allait étudier les conditions du retour de Marc Ravalomanana dans les deux mois. « Il y a un accord (à la SADC) sur le fait que le retour du président Ravalomanana sera réglé de façon à ce qu’il n’y ait pas de menace pour la sécurité de Madagascar, ni de menace pour lui-même », a indiqué samedi Jean-Paul Adam. « La Troïka (l’organisme de sécurité et de défense de l’organisation) et les hauts responsables de la sécurité se prononceront sur le retour de l’ancien président après une évaluation dans les trente à soixante jours, mais on ne sait pas quand », a réagi Andry Rajoelina. « S’il y a des troubles pendant les trente à soixante jours, on verra », a-t-il ajouté.
L’idée d’un retour de l’ancien président, exilé en Afrique du Sud, qui souhaite se présenter à la présidentielle, a toujours été rejetée par l’actuel homme fort de la Grande Île dimanche, mettant en avant des problèmes de sécurité et rappelant que son adversaire a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité après que sa garde eut abattu 36 manifestants lors des émeutes qui l’ont emporté.
Andry Rajoelina a déclaré, samedi à Maputo, que Marc Ravalomanana devrait « normalement, répondre (de ses actes) à la justice ». « Je suis d’accord pour l’ouverture d’une enquête sur les événements qui se sont passés au pays depuis 2009 », lui a répondu l’ancien président dimanche, annonçant également « la fin de la suspension des membres de (sa) mouvance au sein de la Transition ».
(Avec AFP)
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