Football : réélection quasi assurée de Hayatou à la tête de la CAF
L’assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), réunie en congrès exceptionnel aux Seychelles, a adopté lundi 3 septembre une motion empêchant l’Ivoirien Jacques Anouma de se présenter à l’élection pour la présidence de l’organisation. Dont l’actuel dirigeant, le Camerounais Issa Hayatou, a désormais toutes les chances de se succéder à lui même. Pour un septième mandat de quatre ans.
Issa Hayatou en rêvait, l’assemblée générale de la CAF l’a fait. Réunie en congrès exceptionnel aux Seychelles, lundi 3 septembre, l’instance africaine de football a adopté par 44 voix pour sur 51 (6 contre et une abstention), suite à un vote à main levée, la motion proposée le mois dernier par Mohammed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football.
Celle-ci visait à modifier les statuts de la CAF et prévoit notamment que n’importe quel candidat souhaitant briguer le poste de président de l’institution doit être « membre du comité exécutif », ou ait occupé cette fonction par le passé.
Une disposition qui sera appliquée à partir de décembre prochain et qui est loin d’être anodine : elle résume en fait tout l’enjeu du prochain scrutin pour la présidence de la CAF, prévu en mars 2013.
"Aventurier"
Jacques Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), était jusqu’alors le seul rival d’Issa Hayatou, l’actuel président. Or, l’Ivoirien n’a jamais été membre du comité exécutif de la CAF, à la différence de son aîné camerounais, qui y a siégé deux ans avant son élection à la présidence de la CAF, trône sur lequel il est confortablement assis depuis 1988.
Avec cette modification, Hayatou met donc hors course son unique concurrent avoué et on voit mal qui pourrait se dresser en travers de sa route pour empêcher sa réélection dans six mois. Badara Mamaya Sène, membre de la Commission d’arbitrage de la CAF, argue que « cette motion a été introduite pour protéger notre organisation ». Le partisan du président sortant ajoute que cette motion était indispensable « sinon n’importe quel aventurier, soutenu par un président de la République, peut vouloir diriger la CAF ».
Sentant le coup venir, Anouma s’était déjà exprimé dans nos colonnes samedi dernier, assurant qu’il respecterait le vote de l’assemblée générale mais que la bataille ne faisait que commencer, avec, en ligne de mire, la volonté d’insuffler un profond changement dans le football africain. Le vote de ladite motion confirme en tout cas qu’il n’y a pas qu’en politique que les dirigeants rechignent à lâcher les rênes du pouvoir.
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