Burkina Faso : l’opposition écrit à Compaoré pour obtenir un report des législatives
La dernière campagne de sensibilisation n’a réussi à faire inscrire sur les listes électorales que 55% des Burkinabè en âge de voter. Insuffisant pour l’opposition, qui réclame un report des prochaines législatives et municipales prévues le 2 décembre.
Dans une lettre adressée au président Blaise Compaoré, publiée jeudi 13 septembre, l’opposition burkinabè réclame le report au premier semestre 2013 des élections législatives et municipales prévues le 2 décembre prochain. La missive est signée de dix-sept partis qui motivent leur action par le souhait de permettre l’inscription d’électeurs supplémentaires.
« Si près de la moitié des Burkinabè ne se sont pas inscrits c’est parce que la période choisie pour l’enrôlement a coïncidé avec la saison des pluies, période pendant laquelle plus de 80% des populations sont astreintes aux travaux champêtres », expliquent les signataires. Ils relèvent également des « insuffisances » dans la campagne de sensibilisation et de communication qui « n’ont pas permis de toucher et de sensibiliser tous les citoyens en âge de voter ».
Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), seules 4,426 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales, sur un potentiel de 8 millions d’électeurs, soit 55% des Burkinabè en âge de voter. « Nous nous trouvons donc dans une situation où de façon manifeste et objective, près de la moitié de notre population n’a pas pu accomplir cet acte volontaire qu’est l’inscription sur le fichier électoral », a expliqué au cours d’une conférence de presse, François Ouindlassida Ouédraogo, candidat malheureux du Parti pour la démocratie et le progrès/parti socialiste (PDP/PS) à la présidentielle de 2010.
"Session de rattrapage"
En conséquence, les opposants demandent une « session de rattrapage ou de ratissage plus efficace » qui se déroulerait en dehors de la saison des pluies, « éventuellement au courant de décembre 2012 ou janvier 2013 », « ce qui aura directement pour conséquence le report, au premier semestre 2013, de la date des élections couplées, législatives et municipales ».
Ce sont les premières élections depuis la crise qui a frappé le régime Compaoré au premier semestre 2011, avec de violentes manifestations populaires et une vague de mutineries sans précédent. « Rien ne s’oppose juridiquement à un report », estiment les opposants, qui rappellent que le mandat des députés court jusqu’à la fin du mois de juin 2013.
(Avec AFP)
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