François Hollande et Ban Ki-moon évoquent la nomination d’un émissaire de l’ONU pour le Mali
Alors que la Cedeao et Bamako se sont mis d’accord pour le déploiement d’une force d’intervention africaine, l’ONU commence à se saisir activement du dossier malien. François Hollande et Ban Ki-moon ont évoqué, lundi 24 septembre, la possibilité de nommer un émissaire spécial pour le Mali, dans le cadre du vote d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU donnant un mandat d’action à l’organisation ouest-africaine.
Les mécanismes internationaux ne sont pas réputés pour leur rapidité, mais le traitement de la crise malienne aux Nations unies pourrait connaître un sérieux coup d’accélérateur dans les prochaines semaines. Pour chapeauter l’ensemble du processus, le président français, François Hollande, et le secrétaire général de l’organisation, Ban Ki-moon, ont évoqué lors d’un dîner à New-York, lundi soir, la possibilité de nommer un émissaire de l’ONU pour le Mali.
Pendant ce temps, à Bamako…
Bamako a officiellement demandé une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant « l’intervention d’une force militaire internationale afin d’aider l’armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées », a déclaré Laurent Fabius, lundi à New-York.
Selon le texte résumant l’accord conclu durant le week-end entre la Cedeao et Bamako, "les troupes de la Cedeao appuieront les troupes maliennes » dans « les opérations sur le terrain au nord » du pays. « Tout s’est accéléré ces derniers jours parce que nous voulons tout faire pour qu’un plan clair soit présenté le 26 septembre [mercredi à l’ONU, NDLR] à New York », a expliqué une source à la présidence malienne.
Dans les négociations, Bamako aurait demandé à la Cedeao de débloquer des armes commandées par le régime du président Amadou Toumani Touré avant le coup d’État, et qui avaient été gardées ensuite dans des ports africains. « La Cedeao pourrait débloquer notamment une vingtaine de chars qui sont sur un navire au large de Conakry », selon un responsable malien de la Défense.
Par ailleurs, les indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont exigé lundi que Bamako ouvre des négociations. « Nous mettons en garde contre toute intervention militaire dans l’Azawad [nord du Mali, NDLR] sans qu’un accord ne soit trouvé au préalable entre le MNLA et les autorités de Bamako », a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Asseleh, depuis Ouagadougou. Non sans menacer, sinon, de nouer « des alliances de circonstance avec les groupes islamistes et terroristes ».
La date de cette nomination n’a pas été précisée. Mais l’entourage de François Hollande, qui prononce mardi son premier discours aux Nations unies, a précisé qu’un « tournant important » dans le dossier malien pourrait être pris lors de la conférence internationale sur le Sahel qui doit se dérouler à New-York, le 26 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’organisation.
Un mandat dans les prochaines semaines
En clair : la communauté internationale pourrait se saisir du problème malien et mettre en route un processus débouchant sur l’adoption, dans les semaines suivantes, d’une résolution du Conseil de sécurité donnant mandat à la Cedeao pour intervenir militairement au Nord-Mali, occupé par des groupes islamistes armés depuis février.
Un pas important dans cette perspective a été franchi dimanche par Bamako et la Cedeao, qui ont annoncé avoir trouvé un accord sur les modalités d’un déploiement de troupes africaines sur le territoire du Mali, y compris à dans la capitale. Reste désormais à formaliser cet accord et à en communiquer les plans détaillés à l’ONU pour approbation (lire encadré ci-contre).
De son côté, la France continue de jouer son rôle de « facilitateur ». À New-York, lundi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que Bamako avait officiellement demandé une intervention militaire internationale « immédiate ».
(Avec AFP)
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