ONU – Sahel : le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas pressenti au poste d’envoyé spécial de Ban Ki-moon
L’ancien ministre des Affaires étrangères du Ghana, Mohamed Ibn Chambas, semble tenir la corde pour le rôle d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour la région du Sahel et la crise au Mali.
Le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas sera-t-il l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahel ? L’actuel secrétaire général du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) compte, en tout cas, des partisans au sein des autorités maliennes et ivoiriennes. Problème : il est aussi pressenti pour remplacer le patron de la Mission conjointe de maintien de la paix des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad), le Pr Ibrahim Gambari, qui part à la retraite.
Depuis l’annonce de la confirmation de la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel par Ban Ki-moon, le 26 septembre à New York, les supputations sur l’identité de cette personnalité vont bon train. Certains ont d’abord avancé le nom de Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, qui achève son mandat le 15 octobre et à qui le secrétaire général des Nations unies aimerait bien donner une mission.
D’autres ont pensé à l’Algérien Saïd Djinnit, le représentant spécial de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest, dont les attributions et le bureau à Dakar pourrait être renforcées. Mais le Niger et le Burkina Faso n’y sont pas favorables. On pense aussi à un ancien chef d’État au profil de médiateur, comme le Mozambicain Joaquim Chissano, ou à un dirigeant politique ayant eu une carrière militaire.
Divergences
« Ce ne sera pas facile d’obtenir un consensus du Mali et de ses voisins qui ont des divergences de vue sur le processus de sortie de crise », explique un diplomate ouest-africain. « Quoiqu’il en soit, l’envoyé spécial devra être un excellent négociateur et un fin connaisseur des populations arabes et touaregs de la région. Cela peut-être une personnalité nord-africaine ou ouest-africaine mais en aucun un européen ou un asiatique ».
Avocat de formation, Ibn Chambas a l’avantage de posséder ce profil de médiateur. Ancien ministre des Affaires étrangères de son pays, il a aussi présidé la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et assuré des médiations dans les crises au Liberia et en Côte d’Ivoire. Il n’est pas « suspect » aux yeux des voisins du Mali. Son pays, le Ghana, n’a pas d’intérêt particulier au Sahel. Et en tant que musulman, il est aussi un bon connaisseur de l’Islam. Ce qui ne sera pas le moindre des atouts lorsqu’il faudra aller discuter avec les groupes islamistes.
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