RDC : Kinshasa réclame le retrait du M23 de Goma avant de négocier
Réunis ce week-end à Kampala, les chefs d’États de la région des Grands Lacs ont exigé l’arrêt des hostilités, le départ des rebelles de Goma avant le mardi 27 novembre et leur retrait à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville. Et si une rencontre entre le président Joseph Kabila et chef politique du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, a eu lieu, le bras de fer entre le deux parties se poursuit.
Après les armes, place à la diplomatie. Le sommet des chefs d’États de la région des Grands Lacs consacré à la situation dans le Nord-Kivu s’est achevé dimanche 25 novembre à Kampala. Joseph Kabila et Yoweri Museveni, leurs homologues Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya Kikwete (Tanzanie) ont exigé l’arrêt des hostilités, le départ des rebelles de Goma avant mardi et leur retrait à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville. En échange, Kinshasa s’est engagé à « prendre en compte les revendications légitimes » des rebelles.
Le président rwandais Paul Kagame était absent mais le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, a fait spécialement le déplacement samedi à Kigali pour s’entretenir avec lui. Les deux hommes ont « invité » Kinshasa et les rebelles du M23 « à mettre en œuvre les conclusions de Kampala », « une bonne base pour le règlement de ce conflit » selon un communiqué publié par le gouvernement rwandais.
Bras de fer
Le bras de fer gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23 se poursuit. Le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, a déclaré depuis Kampala que le retrait de Goma « ne doit pas être une condition pour les négociations mais doit être le résultat des négociations ». La veille, déjà, il avait conditionné ce retrait à des négociations « directes » avec le président Joseph Kabila.
Cette rencontre – inédite depuis l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en 2001- a bien eu lieu samedi, dans le cadre d’une médiation organisée par le président ougandais Yoweri Museveni. Aucune information n’a filtré. Jean-Marie Runiga avait affirmé qu’il allait revoir dimanche M. Kabila pour « parler des modalités » des négociations. Cette nouvelle entrevue n’a pu être confirmée.
Parallèlement, les pressions diplomatiques se sont accentuées pour mettre un terme à cette rébellion. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé le mouvement rebelle M23 « à rendre immédiatement ses armes, comme le prévoient les accords de Kampala (de samedi), et à procéder au retrait immédiat de ses forces de Goma ».
L’Union africaine (UA) a appelé le M23 à se conformer aux décisions prises à Kampala mais a également salué « l’engagement du gouvernement de la RDC (…) à prendre en compte toute revendication légitime du M23 ». La présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a réitéré la « profonde inquiétude » de l’UA quant à « l’aggravation de la situation humanitaire sur le terrain et aux exactions commises contre les populations civiles ».
(Avec AFP)
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