Mali : Bamako et les rebelles touaregs s’entendent sur un cadre de dialogue
Une délégation du gouvernement malien ainsi que des émissaires d’Ansar Eddine et de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont convenu « d’observer une cessation des hostilités » et « ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif ». Bamako et ces mouvements armés étaient réunis pour la première fois autour du président burkinabè Blaise Compaoré, mardi 4 novembre à Ouagadougou.
Une délégation du gouvernement malien et des émissaires d’Ansar Eddine, et de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) étaient réunis pour la première fois autour du président burkinabè Blaise Compaoré, mardi 4 novembre à Ouagadougou. Bamako et ces mouvements armés ont convenu « d’observer une cessation des hostilités » et « ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif », selon le communiqué final.
Ils se sont notamment entendus sur plusieurs « principes » majeurs : « respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali », « rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme » et « respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ».
Mais le sujet très sensible de la charia (lois islamique), qu’Ansar Eddine applique de façon très stricte, n’est pas évoqué explicitement dans la déclaration finale. Elle indique seulement que les envoyés de Bamako ont réitéré que « la laïcité est un préalable à l’ouverture du dialogue ». Or, si Ansar Eddine a fortement évolué récemment en prenant ses distances avec les « terroristes » et en annonçant renoncer à imposer la charia dans tout le Mali, il a exigé jusque-là de pouvoir la faire appliquer dans les zones sous son contrôle.
"Autour de la table"
Quant au MNLA, il a cessé officiellement de réclamer l’indépendance pour ne plus plaider que le droit à « l’autodétermination ». Mais la question semble divisée le mouvement. « L’autodétermination est quelque chose qui sera discuté autour de la table » de négociations, a expliqué le chef des émissaires du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, après la rencontre. Un porte-parole, Mohamed Ag Assarid, a aussitôt rectifié : même « la question de l’indépendance et de l’intégrité territoriale » devra être sur la table.
Dans le même temps, Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a appelé depuis Paris à déployer « dans les meilleurs délais » une force africaine pour chasser les islamistes armés qui dominent seuls le nord du Mali depuis juin. « Il faut bien sûr le dialogue politique mais une intervention militaire me paraît indispensable et dans les meilleurs délais », a-t-il lancé à l’issue d’un entretien avec le président français François Hollande.
Avec Ouattara, Yayi et Déby font pression
Le chef de l’État béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, et le président tchadien Idriss Deby ont lancé mardi « un appel » à l’ONU pour qu’elle autorise « d’urgence » le déploiement de cette force. Tout en jugeant que la force serait « sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes », le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a récemment a averti des risques humanitaires et politiques d’une intervention militaire.
L’Union européenne a souhaité de son côté « un cadre crédible pour des négociations Nord-Sud » en vue d’une « solution durable » au Mali. L’UE a donné son accord de principe pour dépêcher au Mali une mission de 250 formateurs chargés d’y entraîner quatre bataillons de 650 soldats maliens, en vue de l’intervention dans le Nord.
(Avec AFP)
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