Centrafrique : suspension de l’offensive rebelle en vue de l’ouverture des négociations à Libreville
Les rebelles de la coalition Séléka ont suspendu leur avancée vers la capitale centrafricaine, Bangui. Ils acceptent d’aller négocier à Libreville (Gabon). Les pays d’Afrique centrale se font dorénavant plus menaçants.
« J’ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville (Gabon) pour trouver une solution politique », a déclaré, mercredi 2 janvier, Eric Massi, le porte-parole, à Paris, de la coalition Séléka.
Les rebelles ont ainsi annoncé la suspension de leur offensive en direction de la capitale, Bangui.
« Je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président (François Bozizé) serait exclu », a-t-il ajouté.
Les alliés d’Afrique centrale sécurisent la capitale
Auparavant, le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique, avait averti la rébellion centrafricaine que toute tentative de prendre la ville de Damara, dernier verrou à 75 kilomètres de Bangui, serait considérée comme une déclaration de guerre.
« Nous ne cèderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, cela veut dire qu’ils ont pris la résolution d’engager les dix États d’Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu’ils en arriveront là », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Bangui. « La ligne rouge est valable pour les Faca (les forces régulières centrafricaines) et pour les rebelles, a-t-il ajouté. Nous empêchons dans les deux sens de franchir la ligne rouge. »
Le chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) avait déjà prévenu lundi que Damara constituait une ligne rouge à ne franchir par aucune des deux parties.
Renforts
Face à l’offensive rebelle qui a débuté le 10 décembre et a rapidement progressé sans rencontrer de résistance jusqu’à Sibut, les pays d’Afrique centrale ont envoyé des renforts pour protéger la capitale centrafricaine. Les effectifs de la Fomac, dont le gros des troupes est tchadien, devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine.
Dimanche, le chef de l’État, François Bozizé, s’était dit prêt à ouvrir sans délai un dialogue qui pourrait se tenir à Libreville, au Gabon, comme l’ont réclamé ses pairs d’Afrique centrale. Il a proposé la formation d’un gouvernement d’union nationale auquel pourraient participer les rebelles.
(Avec agences)
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