Renoncement de Benoît XVI : un nouveau pape « désigné pour Pâques »
Annoncée lundi 11 février, la démission du pape Benoît XVI a été fixée « au 28 février, à 20 heures » (19 heures GMT). Un nouveau souverain pontife devra être désigné « pour Pâques » le 31 mars, ont annoncé les autorités du Vatican.
C’est une première dans l’histoire de l’Église catholique moderne. En annonçant qu’il quittait ses fonctions, lundi 11 février, le pape Benoît XVI (85 ans) a surpris les fidèles du monde entier. Son départ prendra effet « le 28 février, à 20H00 » (19H00 GMT). Un nouveau souverain pontife sera désigné « pour Pâques » le 31 mars, a aussitôt précisé le porte-parole de Benoît XVI, le père Federico Lombardi. Un conclave doit être organisé dans les 15-20 jours suivant le renoncement, a indiqué le porte-parole. Benoît XVI n’y participera pas – il a plus de 80 ans – et se retirera provisoirement dans la résidence d’été des papes à Castel Gandolfo puis dans un monastère dans l’enceinte du Vatican.
Dans son annonce en latin traduite par le Vatican, Benoît XVI a dit être « parvenu à la certitude que (ses) forces, en raison de l’avancement de son âge, ne lui permettent plus d’exercer de façon adéquate le ministère » de pape et évêque de Rome. « Le pape nous a pris un peu par surprise », a reconnu son propre porte-parole. Selon le père Lombardi, « personne ne lui a suggéré ni ne l’a poussé à cela » et « il n’y aucune maladie en cours qui aurait influé sur cette décision ». « Le pape a senti ses forces diminuer ces derniers mois et l’a reconnu avec lucidité », a-t-il ajouté.
Le frère du pape, Georg Ratzinger, a confié au quotidien allemand Die Welt qu’il était au courant depuis des mois de cette décision : « Mon frère souhaite plus de tranquillité dans sa vieillesse », a-t-il expliqué. Selon le directeur de l’Osservatore Romano, Benoît XVI a pris sa décision secrètement après son voyage éprouvant au Mexique et à Cuba en mars 2012.
Les réactions à ce « coup de tonnerre dans un ciel serein », selon le doyen des cardinaux Angelo Sodano, ont afflué du monde entier. Le président américain Barack Obama a offert ses « remerciements » et ses « prières » au pape. En pleine campagne électorale, le chef du gouvernement italien démissionnaire, Mario Monti, s’est dit « très secoué par cette annonce inattendue », et son rival Silvio Berlusconi a exprimé son « admiration face à un geste de grande responsabilité ».
Quel successeur ?
Le président français, François Hollande, a qualifié la décision du pape d’« éminemment respectable », tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son « plus grand respect ».
Sa démission ouvre la voie à toutes les spéculations sur le nom de son successeur. Et la décision du pape de partir à cause de son âge aura « beaucoup d’influence sur le choix d’un nouveau pape », a souligné le vaticaniste Marco Politi. L’archevêque de Bordeaux, Mgr Jean-Pierre Ricard, l’un des cardinaux électeurs appelés à désigner le futur pape, a pour sa part estimé qu’« on évitera de prendre parmi les plus âgés », car « ce que Benoît XVI a manifesté, c’est que c’est une charge très lourde ».
« Ce ne sera pas forcément un Européen, cela peut être un Sud-américain, un Philippin, un Africain », a-t-il encore avancé. Le cardinal ghanéen Peter Turkson, un Italien, l’archevêque de Milan Angelo Scola, ou un Canadien, le cardinal Marc Ouellet, font figures de favoris.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Mali, Burkina, RDC, Afrique du Sud… Haro sur le néocolonialisme minier !
- Gabon : 10 choses à savoir sur la première dame, Zita Oligui Nguema
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?
- En RDC, la nouvelle vie à la ferme de Fortunat Biselele