Tunisie : Ben Jaafar pour la formation d’un gouvernement « apolitique »

Mustapha Ben Jaafar, président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et chef du parti laïc Ettakatol allié aux islamistes d’Ennahdha, a déclaré mardi 12 février soutenir le projet du Premier ministre, Hamadi Jebali, de former un cabinet apolitique.

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne, le 12 février 2013 à Tunis. © AFP

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne, le 12 février 2013 à Tunis. © AFP

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Publié le 12 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Hamadi Jebali aura-t-il le dernier mot ? Mardi 12 février, le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar a dit « soutenir vivement » le projet du Premier ministre de former un cabinet apolitique pour sortir d’une profonde crise politique. Un soutien de poids venant du troisième personnage de l’État et chef du parti laïc Ettakatol, allié aux islamistes d’Ennhadha dans la troïka au pouvoir (avec le Congrès pour la république du président Moncef Marzouki).

Ben Jaafar a même déclaré être prêt à « mettre à disposition du chef du gouvernement » tous les postes ministériels contrôlés par son parti, soit les ministères des Finances et du Tourisme, de l’Éducation, de la Lutte contre la corruption et des Affaires sociales. « Ça passe ou ça casse, mais nous ne voulons pas que ça casse », a-t-il ajouté, se disant « sûr » qu’Ennahdha, qui s’oppose à un cabinet de technocrates, « mettra l’intérêt national au-dessus des intérêts partisans ».

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Ghannouchi entrouvre la porte

Un peu plus tôt dans la journée, le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi, avait entrouvert la porte en proposant un compromis pour que le futur gouvernement allie technocrates et personnalités politiques. « Le gouvernement qui peut sauver la situation dans le pays est un gouvernement (…) de coalition nationale », a-t-il déclaré, insistant cependant pour que le cabinet « représente aussi les forces politiques ».

Dans l’après-midi, son gendre et ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a pour sa part reconnu pour la première fois qu’Ennahda pourrait être amené à quitter le pouvoir, « si Jebali maintient sa proposition ». « Tout est possible, ce n’est pas une fatalité pour Ennahdha de rester au gouvernement », a-t-il lâché.

L’appui des syndicats

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Toute la journée, le chef du gouvernement, qui a indiqué qu’il démissionnerait s’il ne parvenait pas à former un cabinet de technocrates avant le milieu de la semaine, a multiplié les consultations pour finaliser son équipe. Hamadi Jebali a ainsi reçu mardi le soutien du patronat tunisien, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), et du puissant syndicat de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Le Premier ministre estime qu’ un simple remaniement ne l’oblige pas à demander la confiance de l’Assemblée nationale constituante (ANC) où les islamistes contrôlent 89 des 217 sièges. Une interprétation rejetée par Ennahdha.

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(Avec AFP)
 

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