« Tentative de déstabilisation » au Tchad : deux généraux et deux députés arrêtés
Selon des sources concordantes, au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres arrêtées, dont deux députés et deux généraux, quand les forces de l’ordre tchadiennes sont intervenues pour déjouer le présumé « complot » contre le régime d’Idriss Déby. Alors qu’une enquête est en cours, les zones d’ombres sont nombreuses sur ce que N’Djamena refuse d’appeler une tentative de coup d’État.
Mis à jour le 03/05/2013 à 09H50
« Une fusillade qui a fait plusieurs morts et une quinzaine de blessés a éclaté entre les conspirateurs et les forces de l’ordre venues les arrêter mercredi près d’une église du quartier d’Atrone, dans la banlieue est de N’Djamena », a expliqué une source policière à l’AFP ce jeudi. Aucun bilan officiel n’était cependant encore disponible, certaines sources faisant état d’au moins trois morts.
La veille au soir, un communiqué du gouvernement tchadien affirmait qu’une tentative de déstabilisation avait eu lieu durant la journée. « Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république », indiquait le texte, affirmant que les membres du « groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise ».
« Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire », poursuivait le communiqué, soulignant que « les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête ».
Une autre fusillade aurait eu lieu également près de la caserne de Gassi. Selon RFI, « plusieurs sources, au sein de l’opposition, comme de l’armée, affirment que ces incidents n’ont rien à voir avec un prétendu complot, qu’il s’agit de simples faits divers ».
Personalités militaires et civiles "aux arrêts"
Alors qu’une enquête est en cours, le procureur général, Mahamat Saleh, qui s’est adressé à la presse jeudi, a souligné que « des personnalités militaires et civiles ont été mises aux arrêts ». Il s’agit, a-t-il précisé, du général Weiding Assi Assoue, du général (David Beadmadji) Gomine, directeur de la justice militaire, ainsi que de Mahamat Mallou Kadre, député du MPS (Mouvement patriotique du salut, parti du président Déby) et du député Salek Makki de la CPDC (Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution, principale coalition de l’opposition).
Le général Weiding, qui a été plusieurs fois ministre notamment de la Défense, a aussi été chef d’état-major général des armées. Son dernier poste était celui de gouverneur de Guera (centre), une des 22 régions du pays. Il l’a quitté en 2011.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...