Algérie : Bouteflika et les autres patients africains du Val-de-Grâce
Avant Abdelaziz Bouteflika, de nombreux présidents africains sont allés se faire soigner au mystérieux hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. De Mathieu Kérékou à Dioncounda Traoré en passant par Blaise Compaoré, Jeune Afrique vous propose de découvrir en images les célèbres patients africains du « Val ».
Le 27 avril, Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, pour un petit accident vasculaire cérébral. Après trois semaines de rumeurs et de polémique sur la communication minimaliste d’Alger autour de son état de santé, le président algérien est transféré mardi 21 mai dans un autre établissement militaire de la capitale française, celui des Invalides, pour y poursuivre sa convalescence.
Situé dans le 5e arrondissement de Paris, « Le Val », comme l’appelle les militaires, est connu pour accueillir de nombreux chefs d’État et de gouvernement. Des présidents français, comme François Mitterrand ou Jacques Chirac, mais aussi des dirigeants africains. Avant Abdelaziz Bouteflika – qui était déjà passé par le Val-de-Grâce en 2005 pour y soigner un ulcère à l’estomac -, nombreux sont les responsables politiques du continent qui sont venus se faire soigner dans cet hôpital réputé.
Pourquoi un tel engouement ? D’abord parce que le Val-de-Grâce est une forteresse médicale qui ne laisse fuiter aucune information sur l’état de santé de ses illustres patients. Comme le rapporte le quotidien Le Monde, « médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, administration financière et un tiers des aides-soignants sont militaires et ont fait l’objet d’une enquête garantissant leur loyauté ». Tous ont prêté serment et sont soumis, au-delà du secret médical, au secret-défense.
Pas de chambres VIP
Le « Val » est aussi reconnu pour la qualité de ses soins. Doté d’équipements médicaux de dernière génération, l’hôpital dispose de services spécialisés en cancérologie, en chirurgie viscérale et vasculaire, en neurologie et en médecine nucléaire. Autre avantage non négligeable : en tant qu’établissement militaire, le Val-de-Grâce dispose d’un dispositif de sécurité renforcé, adapté à l’accueil de personnalités comme des chefs d’État ou de gouvernement.
Lorsqu’ils sont hospitalisés, ces dirigeants ne disposent pas, contrairement aux rumeurs persistantes, de suites VIP. « Les chambres sont les mêmes pour tout le monde, s’agace le médecin chef Gutierrez, responsable de la communication au service santé des armées. Elles disposent de tout le confort nécessaire, avec un lit, une table de chevet, une télévision, un téléphone… » Côté alimentaire, les menus sont les mêmes pour tous, et sont bien sûr adaptés aux restrictions religieuses et médicales du patient. Seule faveur accordée aux hôtes de marque au Val-de-Grâce : ils sont placés un peu à l’écart pour que leurs proches et officiers de sécurité puissent occuper les chambres voisines.
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Benjamin Roger
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