L’Union africaine annonce la création d’une force d’intervention rapide

Le Premier ministre éthiopien et président de l’Union africaine (UA), Hailemariam Desalegn, a annoncé, lundi 27 mai, la création d’une force d’intervention rapide pour les conflits du continent. Une « mesure historique » qui aura pour vocation de pallier les retards dans la constitution d’une Force africaine en attente (FAA), attendue depuis une dizaine d’années.

Nkosazana Dlamini-Zuma et Hailemariam Desalegn, le 25 mai à Addis-Abeba. © AFP

Nkosazana Dlamini-Zuma et Hailemariam Desalegn, le 25 mai à Addis-Abeba. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 27 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Réunis à Addis-Abeba pour les 50 ans de l’UA, les chefs d’État africains ont-ils réellement pris conscience de la nécessité de régler leurs problèmes entre eux, sans attendre l’aide des Occidentaux, et sans se borner à des déclarations de principe ? Pour le président en exercice de l’UA et Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, qui a annoncé la nouvelle, lundi 27 mai, la réponse est « oui ». Il qualifie même de « décision historique (le fait) d’avoir une force de réaction rapide à laquelle de nombreux pays ont proposé de contribuer ».

En clair, la mise en place de cette force « se veut une mesure provisoire en attendant que (le projet de) Force africaine en attente (FAA) soit totalement opérationnelle », a précisé Ramtane Lamamra, commissaire de l’UA à la Paix et la Sécurité. Celle-ci serait opérationnelle « immédiatement » grâce aux contributions en hommes, matériel et financement d’ores et déjà offertes par l’Afrique du Sud, l’Ouganda et l’Éthiopie, sur la base du volontariat.

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>> Lire notre dossier "UA, qu’as-tu fait de tes 50 ans ?"

La FAA est en attente depuis des années. Initialement prévue dès la constitution de l’UA, puis programmée pour la fin de 2010, elle ne sera finalement mise en place, au mieux, qu’en 2015. « L’Afrique aurait pu faire mieux, aurait pu agir plus vite et peut-être faire un effort significatif, pour faire en sorte qu’une contribution française ne soit pas indispensable » au Mali, a relevé M. Lamamra. « Il est vraiment dommage que cinquante ans après notre indépendance, notre sécurité dépende à un tel point d’un partenaire étranger », a-t-il également regretté.

Réalisme

La FAA doit compter à terme 32 500 membres, militaires ou civils, issus des cinq principales régions du continent. « D’ici là, des crises, des changements inconstitutionnels de pouvoir, des violations massives des droits de l’Homme risquent de se produire ici ou là, donc si nous voulons être réalistes, nous ne pouvons pas attendre d’avoir l’outil parfait à notre disposition », a relevé M. Lamamra.

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Présent samedi à Addis Abeba, le président français François Hollande a invité pour sa part les chefs d’État africains les 6 et 7 décembre à Paris pour un sommet destiné à discuter de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique.

M. Lamamra a estimé que cette proposition était « en soi positive, incontestablement », mais « qu’il s’agira de bien préparer » cette rencontre. « Il s’agira de se mettre d’accord sur (…) la ligne directrice fondamentale selon laquelle l’Afrique a la responsabilité principale et que les partenaires internationaux se mobiliseront autour de l’Afrique, en soutien a l’Afrique, en appoint à l’Afrique dans la plus grande transparence, » a-t-il ajouté.

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(Avec AFP)

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