Mali : au moins un mort dans des violences à Kidal

Dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 juillet, au moins une personne a été tuée lors de violences entre des Touaregs et des populations noires. À seulement neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle, la situation est extrêmement tendue à Kidal.

Un soldat malien à Kidal, le 26 mai 2006. © AFP

Un soldat malien à Kidal, le 26 mai 2006. © AFP

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Publié le 19 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Des violences meurtrières ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi entre des Touaregs et des populations noires à Kidal, dans le nord-est du Mali. Selon les différentes sources, il y aurait au moins une personne tuée.

D’après une source militaire africaine, il y a eu, jeudi soir dans le centre de Kidal, « des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion, NDLR] ou proches du MNLA, et des populations noires ».

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Ces violences nocturnes ont été confirmées par l’entourage du gouverneur de la ville. Peu après, plusieurs personnes, « par peur » de ces violences, « se sont réfugiées au camp militaire de Kidal », a précisé cette source africaine, membre de la Minusma, la force de l’ONU au Mali.

Elle a affirmé que, jeudi soir, « une rumeur selon laquelle un renfort de l’armée malienne » était arrivé à Kidal. Le bruit avait alors « vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander ‘Vive l’armée, Vive le Mali’, d’autres répliquant ‘Vive l’Azawad’ (nom donné au nord malien par les Touaregs, NDLR) : il y a eu des tirs et un civil a été tué ».

Calme précaire vendredi matin

Un proche du colonel Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal, a confirmé « la mort d’un civil après des violences ». D’après lui, « Il y a eu effectivement des coups de feu entendus. Il y a eu aussi un mort. Des boutiques de personnes originaires de Gao notamment, ont été saccagées » et « des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire ».

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« Actuellement (vendredi matin) un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées », a-t-il ajouté.

Interrogé par l’AFP à Bamako, le colonel Diaran Koné, du ministère malien de la Défense, a parlé « de quatre morts, et de beaucoup de blessés », chiffres qui n’ont pas été confirmés par d’autres sources. « Des éléments du MNLA sous la conduite de Moussa Yatara, déserteur de l’armée malienne, ont ciblé les maisons et les populations favorables » à l’unité du Mali, a-t-il accusé. Selon lui, « Il y a eu des morts et beaucoup de blessés parmi les populations concernées qui fuient pour se réfugier auprès du détachement militaire malien ».

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Une "violation" de l’accord de Ouagadougou

Le militaire a appelé « la communauté internationale » a reconnaître « la violation » par le MNLA de l’accord de paix entre la rébellion touarègue et le gouvernement malien de transition, signé le 18 juin à Ouagadougou.

La ville de Kidal était occupée depuis février par les rebelles touaregs du MNLA, jusqu’à leur cantonnement qui s’est fait en parallèle à l’arrivée, le 5 juillet, de quelque 150 soldats maliens, conformément à l’accord de Ouagadougou. L’arrivée des soldats maliens dans la ville, où le gouverneur se trouve depuis lundi pour préparer la présidentielle, avait déjà provoqué des tensions entre partisans et opposants à la présence de l’armée.

(Avec AFP)

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