Législatives et municipales au Cameroun : le RDPC, futur parti (presque) unique ?

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti du président Paul Biya au pouvoir depuis 31 ans, veut confirmer son écrasante domination aux prochaines législatives et municipales. En face, l’opposition est à la fois désunie et affaiblie.

Face au RDPC, l’opposition camerounaise a-t-elle une chance de progresser ? © DR

Face au RDPC, l’opposition camerounaise a-t-elle une chance de progresser ? © DR

Publié le 16 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Avec seulement 27 sièges de députés (sur 180) et une soixantaine de mairies (sur 360) qui échappent à son contrôle, le RDPC du président Biya n’a pas vraiment de quoi s’inquiéter pour le double scrutin municipal et législatif du 30 septembre prochain. D’autant que le parti au pouvoir au Cameroun se présente sans concurrent dans plusieurs circonscriptions. Et en dépit de son emprise, tous les dignitaires du parti, du secrétaire général de la présidence aux ministres délégués en passant par le chef du gouvernement, ont été mobilisés à l’ouverture de la campagne électorale, dimanche 15 septembre.

Aminatou Ahidjo en renfort

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Aux législatives comme aux municipales, les enjeux sont grands. Il y a notamment la bataille du grand Nord qui a commencé. Dimanche dans la nuit, Aminatou Ahidjo, fille du premier président camerounais Ahmadou Ahidjo, mort en exil et enterré au Sénégal, a débarqué dans la ville de Garoua sous les couleurs du RDPC qu’elle a rallié récemment pour tenter de conquérir le septentrion, où la grogne monte depuis l’interpellation et la condamnation à 25 ans de prison de l’ancien ministre de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya.

Dans cette zone politiquement hostile au parti au pouvoir, c’est l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) du ministre du Tourisme et des Loisirs, Maïgari Bello Bouba, qui se frotte les mains. Quant au ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, sa popularité étant au plus bas en raison de son inimité pour Marafa, il est plus présent aux réunions des cadres du RDPC que dans celles du Front national pour le salut du Cameroun (FSNC) dont il conduit pourtant la liste dans l’une des circonscriptions de Garoua.

John Fru Ndi à l’étroit

À Douala, la "bataille du Littoral" a, elle aussi, commencé, avec dans la course des législatives Anicet Ekanè, candidat malheureux à la présidentielle de 2004 et 2011, Josua Osih, vice-président national du Social Democratic Front (SDF), Jean-Michel Nitcheu, député sortant de Wouri-Est, en ballotage a priori défavorable face à Ysaac Ngahane, ancien député et joker du RDPC pour le scrutin du 30 septembre.

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Enfin, au Nord-Ouest, à Bamenda, le leader du SDF, John Fru Ndi, est à l’étroit. Après un cinglant échec lors des sénatoriales d’avril 2013, il ne s’est pas présenté devant des électeurs. Et son fils, en lice pour les municipales, pèsera encore moins lourd face aux plénipotentiaires du RDPC qui semblent désormais avoir complètement repris la main.

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Par Armelle Nya, à Douala

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