Femmes : un Parlement rose pour le Rwanda
Les élections législatives du 16 septembre ont non seulement donné la majorité absolue au parti présidentiel, le FPR, mais ont également renforcé la majorité des femmes au Parlement. Un exemple unique au monde.
Alors que dans la plupart des pays du monde – même les démocraties – les femmes peinent à trouver leur place dans les parlements, le Rwanda vient de renforcer sa représentation féminine à l’occasion des législatives qui se sont tenues le 16 septembre. Un cas unique au monde : les élues occupent désormais 51 des 80 sièges de la chambre des députés soit 63,75% du total, a indiqué le secrétaire exécutif de la Commission électorale nationale (NEC), Charles Munyaneza. Mais ce n’est pas tout à fait une surprise puisque 56,3% des membres de la chambre sortante étaient déjà des élues.
Depuis la fin du génocide de 1994, qui a fait environ 800 000 morts, le Rwanda a adopté une série de lois favorisant la parité. Ainsi, la Constitution de 2003 établit comme principe fondamental "l’égalité entre les hommes et les femmes reflétée par l’attribution d’au moins 30% des postes aux femmes dans les instances de prise de décision de l’État". D’où une spécificité du système électoral rwandais, qui accorde 24 sièges à des femmes sélectionnées – en théorie sur des bases non partisanes – par des collèges et conseils aux niveaux local et national. Mais les femmes ont également conquis 27 des 53 sièges réservés aux partis politiques et attribués au suffrage universel (scrutin de liste à la proportionnelle), selon les résultats communiqués par la NEC.
Le FPR assoit sa domination
Mais derrière la forêt des élues se cache l’indéracinable emprise du Front patriotique rwandais (FPR). Le parti du président Paul Kagamé, fort de ses 76,22% de voix, détient 41 des 53 sièges dévolus aux formations politiques. Quant aux deux autres partis ayant franchi la barre des 5% des voix nécessaires pour entrer au Parlement, le Parti social-démocrate (13,03%) et le Parti libéral (9,29%), ils sont alliés au FPR et membres du gouvernement.
Il faut également ajouter à cela les deux sièges attribués par nomination à des élus de la jeunesse, un autre à un représentant des handicapés, ainsi que les 24 sièges réservés aux femmes. En effet, les députées issus du scrutin indirect, bien qu’officiellement non-partisanes, sont réputées pour être favorables au pouvoir, dans un pays où le FPR contrôle chaque échelon de l’administration.
(Avec AFP)
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