Boko Haram commet un nouveau massacre dans le nord-est du Nigeria
Au moins 87 personnes ont été tuées dans une attaque menée mardi soir, à Borno, par des membres de Boko Haram portant des uniformes militaires. Le bilan pourrait être revu à la hausse.
L’attaque a été extrêmement violente. Au moins 87 personnes ont été tuées dans la soirée du mardi 17 septembre à Borno, dans le nord-est du Nigeria, par des membres de la secte islamiste Boko Haram, déguisés en militaires.
"87 corps ont été retrouvés dans la brousse et nos hommes sont toujours à la recherche de nouveaux corps", a déclaré le responsable gouvernemental Saidu Yakubu depuis Borno, où il accompagnait le gouverneur de la province, Kashim Shettima, sur les lieux du crime.
Selon une source au sein des services de sécurité locaux, les insurgés, venus à bord d’une vingtaine de camions, étaient munis d’armes antiaériennes. Ils ont incendié de nombreuses habitations et immeubles, mis en place des barrages et tiré sur des automobilistes qui tentaient de s’enfuir.
Les premières informations sur cette attaque à Borno, ville qui a déjà été la cible de Boko Haram, ne sont parvenues que mercredi. Le réseau de téléphonie mobile à Borno est hors service depuis la mi-mai. Le gouvernement nigérian avait alors imposé l’état d’urgence dans la plus grande partie du Nord-Est, dans le cadre d’une grande offensive destinée à mettre fin aux attaques menées par Boko Haram. Cette mesure était destinée à empêcher les islamistes de mener des attaques coordonnées, mais elle a également privé les civils de la possibilité de donner l’alerte.
Représailles
Mallam Isa Manu, un automobiliste qui a réussi à s’enfuir de Borno, a déclaré à la presse mercredi à Maiduguri, capitale de l’État de Borno, que les islamistes portaient des "uniformes militaires", une tactique déjà utilisée par les membres de Boko Haram.
Les raisons de cette offensive n’étaient pas claires, mais les membres de Boko Haram ont souvent mené des attaques contre les habitants qui ont créé des groupes de vigilance pour aider les militaires. Selon des témoins, les assaillants s’en sont pris aux personnes de la ville, laissant celles originaires d’autres régions franchir les barrages.
L’insurrection menée par Boko Haram a fait au moins 3 600 morts depuis 2009, y compris des insurgés tués par les forces de sécurité. Au cours des dernières semaines, des civils vivant dans des régions reculées ont été les victimes des attaques des islamistes radicaux.
(Avec AFP)
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