À l’ONU, François Hollande s’alarme de la situation en Centrafrique

Le président français, François Hollande, s’est exprimé à la tribune de l’ONU lors de la 68e assemblée générale de l’organisation, mardi à New York. « La Centrafrique doit nous alarmer », a-t-il notamment déclaré.

François Hollande, le 24 septembre à la tribune de l’ONU. © AFP

François Hollande, le 24 septembre à la tribune de l’ONU. © AFP

Publié le 25 septembre 2013 Lecture : 3 minutes.

"Le chaos s’est installé et les populations civiles en sont les premières victimes. Nous devons mettre un terme aux exactions qui prennent également des formes confessionnelles." Dans son discours devant la 68è assemblée générale de l’ONU, mardi 24 septembre, le président français, François Hollande, a appelé la communauté internationale à "s’alarmer" de la situation en Centrafrique.

La veille, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’était montré encore plus explicite. "Nous ne voulons pas laisser une situation déjà très grave dégénérer avec un État qui n’aurait plus d’État que le nom et qui, par contagion, entraînerait une situation extrêmement difficile dans l’ensemble de la région", a-t-il expliqué à la presse. "La RCA est au contact de beaucoup de pays qu’il faut préserver. Il est impérieux de renforcer la Misca."

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François Hollande a demandé que le Conseil de sécurité "donne un mandat et accorde un soutien logistique et financier" à la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), "dont la première mission sera de rétablir l’ordre".

Cette force panafricaine est présente en Centrafrique, sous l’égide de l’Union africaine, pour appuyer le gouvernement de transition. Mais elle manque cruellement de moyens et ne compte pour l’instant que 1 400 soldats et policiers (congolais, camerounais, gabonais, tchadiens) sur un effectif prévu de 3 600 hommes.

Projet de résolution

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Selon des diplomates, Paris veut proposer rapidement au Conseil de sécurité un projet de résolution permettant de "faire monter en puissance" la Misca, qui pourrait à terme se transformer en mission de maintien de la paix de l’ONU. Une résolution dont on devrait connaître la teneur précise à l’issue de la réunion ministérielle sur la Centrafrique que la France co-présidera, aujourd’hui, avec l’ONU et l’Union européenne. L’Union africaine, les États-Unis et les pays voisins de la RCA doivent également y participer.

Contrairement à ce que certains espéraient, la France ne s’engagera pas dans un scénario à la malienne. "Il ne s’agit pas d’une intervention française. Ce ne sont pas des groupes terroristes comme au Mali, mais des bandes qui sèment le désordre et la désolation", a noté François Hollande.

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La France a déployé 450 hommes sur place pour sécuriser l’aéroport et protéger ses ressortissants, et a laissé entendre qu’elle pourrait porter, si nécessaire, cet effectif à 750 soldats. Paris est également prêt à apporter sa contribution (formation, encadrement) à l’action de la Misca.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme dans son discours d’ouverture de l’Assemblée générale. Constatant que "des millions de personnes sont coupées de toute assistance et risquent d’être victimes d’exactions", il a déploré que l’appel de fonds en faveur de la RCA n’ait suscité que des "contributions désespérément insuffisantes". Seuls 37% des 195 millions de dollars requis pour la RCA ont été financés.

Suspendre le droit de véto pour les crimes de masse ?

Lors de son discours, le président français a également évoqué la crise syrienne. François Hollande a une nouvelle fois appelé le Conseil de sécurité à adopter une résolution prévoyant "des mesures coercitives" à l’encontre du régime de Bachar al-Assad pour forcer le régime syrien à renoncer à son arsenal chimique. "En Syrie, il y a urgence", a-t-il déclaré.

Il a aussi prôné l’instauration d’un "code de bonne conduite" au sein des membres permanents du Conseil de sécurité. Il propose qu’ "en cas de crime de masse, les États membres puissent décider de renoncer collectivement à leur droit de veto".

(Avec AFP)

 

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